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Le mot de l'éco. PSE, plan de sauvegarde de l'emploi

Plan de sauvegarde de l'emploi, c'est le nom donné aux anciens plans dits sociaux. deux PSE assez emblématiques, annoncés en 2019, commencent en effet à se concrétiser en ce début 2020 : celui de General Electric à Belfort et celui de Michelin à La Roche sur Yon.

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le site de General Electric à Belfort. (MELANIE JUVE / RADIOFRANCE)

Deux plans de sauvegarde de l'emploi, annoncés en 2019, commencent à se concrétiser en ce début 2020 : celui de General Electric à Belfort et celui de Michelin à La Roche sur Yon.

franceinfo : Peut-on parler de plans qui s'avèrent vraiment "sociaux", sans ironie ?  

En tout cas, on peut parler de plans négociés avec les syndicats, d'où des concessions, des améliorations pour les salariés concernés. Exemple, chez General Electric, où un accord global a fini par être validé par deux des trois organisations représentatives : la CFE-CGC et SUD Industrie, et ce, après plusieurs mois de discussions, et aussi d'actions coup de poing.

Déjà, le nombre de départs dans le cadre de ce PSE a été sensiblement réduit : 485 au lieu de 792, comme initialement prévu par la direction. Mais ce sont surtout les mesures d'accompagnement qui paraissent largement supérieures aux minimums légaux et donc plutôt "généreuses". En gros, elles pourront représenter pour certains jusqu'à l'équivalent de trois ans de salaire, avec le cumul de différentes primes, offertes par GE, en plus des indemnités réglementaires.

Tous les salariés sont-ils éligibles à de telles conditions de départ ?  

Non, et c'est un peu le paradoxe apparent de ce type de plans: il faut remplir les strictes conditions exigées, c'est-à-dire dans le cas de GE, avoir une promesse d'embauche ailleurs en CDI ou en CDD, d'au moins 6 mois, un projet de création d'entreprise ou de formation qualifiante ou être éligible à un départ anticipé à la retraite à partir de 59 ans. Et il faut bien sûr occuper un poste qui doit être supprimé.

Autre exemple : celui de Michelin, dont l'usine de La Roche sur Yon doit fermer d'ici la fin de l'année. Les modalités sont-elles à peu près similaires ?  

Dans l'ensemble, oui. La direction de Michelin a accepté de débloquer une prime plancher de 40 000 euros bruts, à laquelle s'ajoutera une indemnité de 500 euros supplémentaires par année d'ancienneté. Elle compensera aussi les différences de salaires en cas de nouvel emploi moins bien payé en dehors de Michelin, jusqu'à 400 euros par mois pendant 3 ans. Elle financera le déménagement et versera une aide aux conjoints pour les salariés qui feront le choix d'aller travailler dans une autre usine Michelin en France.

Quant aux salariés les plus âgés, dont le départ à la retraite est prévu d'ici 2026, ils pourront toucher l'équivalent de 75% de leur salaire jusqu'à la retraite. Michelin, qui avait chiffré au départ à 120 millions d'euros le coût des mesures d'accompagnement à la fermeture de l'usine, a dû revoir la facture à la hausse, d'environ 40% estime un syndicaliste. Le coût, peut-être, d'un plan "social" au sens premier du terme.          

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