Le mot de l'éco. Les cadres s’interrogent sur leur statut
Des négociations sur l’encadrement sont en cours, les premières depuis 35 ans, alors que dans les entreprises, les fonctions d'encadrement ont été considérablement bouleversées par le numérique.
Au premier abord, les cadres français voient la vie en rose. D'après une récente étude de l' IFOP, 8 sur 10 déclarent se sentir bien ou assez bien dans leur entreprises. Leur optimisme est au plus haut niveau depuis 2008 et ils profitent pleinement de la reprise de l' activité avec des perspectives d'embauche record : 225.000 recrutements de cadres attendus pour cette année, plus de 230.000 en 2019 selon l'Apec (l'association pour l'emploi des cadres).
Dans le détail, une réalité plus contrastée
Plus nombreux, leur nombre a augmenté de 50 % en 20 ans, les 3 millions de cadres sont aussi devenus plus polyvalents et de plus en plus sous pression aussi. La CGT a publié cette semaine une étude inquiétante réalisée par l' Institut Viavoice: 62 % des cadres ont le sentiment que leur charge de travail a augmenté, même pendant leur temps libre, les 3/4 se connectent pour des raisons professionnelles. 60 % travaillent parfois pendant leurs jours de repos. Autrement dit, avec les smartphones, les emails, la frontière entre vie privée et vie professionnelle n'est plus poreuse : il y a carrement d'énormes brèches avec comme conséquence des cas de plus en plus fréquent de "burn out", l’épuisement professionnel.
Sous pression et inquiets pour leur statut
Car les cadres y sont très attachés. 79% considèrent qu'il y a une différence entre cadre et non cadre. Or ce statut est amené à évoluer. Des négociations sont en effet en cours entre syndicats et patronats sur cette question. Qu'est ce qui définit un cadre : son expertise, ses responsabilités, son autonomie de décision ?
Historiquement, le statut de cadre est en fait lié à la protection sociale qui lui est associée. C'est à dire à son régime de retraite complémentaire. Le fait de cotiser à l' Agirc. Et cette retraite complémentaire pèse lourd dans les pensions des anciens cadres: près de 60 % du total. Sauf que ce régime de retraite complémentaire est voué à disparaitre, ou plus exactement à fusionner à partir de janvier 2019, avec l'Arrco les retraites complémentaires des salariés non cadre du privé.
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