Le mot de l'éco. Le gouvernement ouvre le chantier de la fonction publique
Il n’y a pas que le code du travail, l’assurance chômage ou les retraites que le gouvernement compte réformer, il y a aussi le statut de la fonction publique.
Des concertations ont débuté cette semaine avec les syndicats de fonctionnaires en vue des États Généraux de la Fonction Publique qui se tiendront à l’automne. Et beaucoup de sujets ultra sensibles sont sur la table.
D'abord, il y a les effectifs
Emmanuel Macron avait affiché ses intentions lors de la campagne. Pendant son mandat, il veut supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, via des départs en retraite qui ne seront pas remplacés.
Au sein des trois fonctions publiques (État, Fonction Publique Hospitalière, Territoriale), c'est cette dernière qui serait la plus mise à contribution avec un objectif de 70 000 postes en moins dans les effectifs des collectivités territoriales.
Réduire les effectifs, donc la masse salariale de l’État, la finalité est évidemment budgétaire. Il s'agit de faire des économies. Mais pas seulement. Emmanuel Macron n’a jamais caché sa volonté de revoir en profondeur l’organisation, et même les missions, de la fonction publique.
Autrement dit, certains services pourraient être transférés au privé. Un exemple : le gouvernement a annoncé il y a quelques jours qu'il allait confier à des entreprises privées les contrôles de vitesse réalisés via des radars embarqués dans des voitures banalisées.
Pas de hausse des rémunérations
Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes Publics, a été très clair : Il n’y aura pas de hausse du point d'indice qui sert de base au calcul de la rémunération des 5,6 millions de fonctionnaires.
Emmanuel Macron voudrait d'ailleurs remettre à plat la rémunération des agents publics. En créant un point d'indice différent pour les trois fonctions publiques. Un casus belli pour les syndicats, qui s'inquiètent aussi des effets de la hausse de la CSG sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires.
Rappelons les grandes lignes de cette réforme de la CSG, elle va augmenter de 1,7 point en janvier, mais les cotisations chômage et maladie des salariés seront supprimées, en deux temps.
Entre les deux, un gain de pouvoir d’achat, d’environ 250 euros de plus par an, pour un employé payé au smic. Sauf que les fonctionnaires ne paient pas les mêmes cotisations que les salariés. Comme il l’a fait pour les travailleurs indépendants, l’exécutif avait donc promis des mesures de compensations.
CSG : pas de gain de pouvoir d’achat pour les fonctionnaires
Le dispositif précis n’est pas encore connu. Mais une chose est désormais certaine, il ne s'agira que d’une compensation. Juste de quoi contrebalancer les effets de la CSG. À la différence des salariés et de 75% des travailleurs indépendants, qui verront bien leur revenu augmenter. Les fonctionnaires seront donc les seuls actifs à ne bénéficier d’aucun gain de pouvoir d’achat.
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