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Dette de la Grèce : faudra-t-il renégocier ?

Quelle que soit l'issue du référendum ce dimanche, en cas de victoire du oui comme en cas de victoire du non, une question restera à régler : la Grèce parviendra-t-elle un jour à rembourser sa dette colossale, ou faudra-t-il la renégocier ?
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Des retraités grecs ont pu retirer, mercredi, 120 euros dans certaines banques  © REUTERS - Yannis Behrakis)

Cette dette est extrêmement lourde : plus de 320 milliards d'euros, soit presque 180% du PIB de la Grèce. Autrement dit, la Grèce a presque deux fois plus d'endettement que de richesses.

Plus inquiétant encore, cette dette ne cesse d'augmenter. Et les différents plans de sauvetage n'y ont rien fait. Depuis le début de la crise, il y a 5 ans, la dette de la Grèce est passée d'un peu moins de 150% à près de 180% du PIB.

Pourquoi cette dette gonfle-t-elle autant ?

Notamment en raison des aides internationales. Athènes a reçu plus de 200 milliards d'Euros. C'était nécessaire pour soutenir le pays, mais ça l'a aussi endetté d’avantage. Ce qui a conduit à un cercle vicieux. La Grèce a besoin des versements du FMI ou des institutions européennes... pour les rembourser.

Sur les fameux 200 milliards, à peine 40 milliards (moins de 20%) ont permis de faire fonctionner le pays : payer les fonctionnaires ou verser les retraites par exemple. Le reste a servi à faire face aux échéances de dette et à recapitaliser les banques grecques.

A qui la Grèce doit-elle de l'argent ?

Essentiellement aux Européens.  Ils détiennent les 3/4 de la dette de la Grèce, qu'ils s'agissent des Etats ou des institutions,  comme la banque centrale européenne, ou le FESF, le fonds européen de stabilité financière.

Le Fonds monétaire international a également prêté à la Grèce.

Cette dette est en grande majorité détenue par des créanciers publics. Ils ont en fait pris le relai des banques. Avec la crise, elles se sont séparé de la dette grecque qu’elles détenaient. Elles ont même effacé la moitié de ce qu’Athènes leur devait, c'était en 2012, pour soulager le pays.

Et maintenant, qu'est ce qui peut être fait pour soulager la Grèce du fardeau de la dette ?

Il faudra sans doute renégocier la dette de la Grèce. C'est en tout cas ce que demande le Premier ministre Alexis Tsipras. A cela plusieurs option : allonger le durée des prêts, pour étaler les remboursements ; réduire les intérêts pour alléger les sommes à rembourser ; ou, plus radical, effacer une partie de cette dette. Ce sera sans doute l'enjeu des prochains mois : convaincre les Etats européens de renoncer à une partie ce qu'ils ont prêté. L’Allemagne y est par exemple fermement opposée.  Elle détient directement ou indirectement 85 milliards d'euros de dette grecque, devant la France qui en possède 68 milliards.

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