15 milliards d'euros : l'Assemblée examine les dépenses supplémentaires intégrées au projet de loi de finances 2022
L'Assemblée nationale poursuit l'examen du projet de loi de finances pour 2022. Pouvoir d'achat des ménages, plan d’investissement d’avenir, contrat d’engagement pour les jeunes : le coût des dépenses supplémentaires s'élève à 15 milliards d'euros.
Les dépenses supplémentaires des budgets du quinquennat Macron s'élèvent à 15 milliards. C'est Le mot de l'éco du jour, ou plutôt le chiffre
franceinfo : Pourquoi ce chiffre de 15 milliards, comment le détaillez-vous ?
Isabelle Raymond : 15 milliards d’euros, c’est le montant des dépenses supplémentaires, rajoutées ces derniers jours dans les derniers budgets du quinquennat d’Emmanuel Macron, pour financer toutes les mesures – et il y en a beaucoup – annoncées ces dernières semaines par l’exécutif. Toutes celles en faveur du pouvoir d’achat des ménages : chèque énergie et indemnité inflation. Ensuite le plan d’investissement d’avenir, et enfin le contrat d’engagement pour les jeunes qui a été détaillé en début de semaine.
Les services de Bercy ont dû passer la 5e et faire chauffer les calculettes en urgence pour que toutes ces annonces soient effectivement traduites en crédits, et puissent être intégrées à temps dans les textes législatifs qui sont débattus en ce moment à l’Assemblée nationale. Il y en a deux en parallèle, épluchés actuellement par les députés. D’un côté, le projet de loi de finances pour l’an prochain, pour 2022. Et de l’autre, la dernière rallonge de cette année 2021. Cela s’appelle un projet de loi de finances rectificatives.
Et cette année, la rallonge est généreuse ?
Oui, avec 10 milliards de crédits supplémentaires prévus d’ici fin décembre pour financer les mesures coup de pouce du gouvernement pour aider les Français face à la flambée des prix de l’énergie et du carburant : il s’agit du chèque énergie et surtout de l’indemnité inflation ; c’est ce qui coûte le plus cher aux finances publiques. 38 millions de Français sont concernés dont 14 millions de salariés du privé qui toucheront cette prime dès le mois de décembre.
L’essentiel des crédits –3,6 milliards (sur 3,8) – sera débloqué dès cette année pour que l’État compense dans la foulée les employeurs, qui verseront directement la prime à leurs salariés, afin que ce soit neutre pour les entreprises en terme de trésorerie.
Voilà pour 2021, et pour 2022 ?
Vous vous souvenez sûrement qu’on disait fin septembre que le gouvernement avait présenté un budget à trous au Parlement, ce qui avait évidemment agacé certains députés, et jusqu’au Haut Conseil des finances publiques qui est censé valider les prévisions de l’exécutif. Et bien le gouvernement vient de combler ces trous.
Avec donc 5 milliards en plus par rapport à ce qui était prévu jusque là. De l’argent qui va servir à financer tout d’abord le revenu d’engagement pour les jeunes qui a enfin été présenté cette semaine. Et puis surtout le plan d’investissement d’avenir annoncé le 12 octobre par Emmanuel Macron. L’amendement relatif à ce plan, baptisé "France 2030", sera examiné lundi prochain 8 novembre en séance.
Formellement 3,5 milliards seront débloqués en 2022. Mais les députés voteront dès à présent sur la totalité du budget du plan : 34 milliards. Pour le symbole et le signal politique. Une façon pour le président de la République de graver dans le marbre ce plan qui lui permet de se projeter bien au-delà de l’échéance électorale de l’an prochain.
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