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Violences après la mort de Nahal : la visite d’Emmanuel Macron en Allemagne reportée à cause des émeutes

Emmanuel Macron aurait dû se trouver en Allemagne, lundi 3 juillet, pour une visite d’État de trois jours. Le président de la République a préféré reporter ce déplacement, pour suivre l’évolution des violences en France. Une occasion manquée de redynamiser le couple franco-allemand.
Article rédigé par Frédéric Says
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président de la République française Emmanuel Macron (à gauche) et le chancelier allemand Olaf Scholz (à droite), à Bruxelles (Belgique), le 30 juin 2023. (JOHN THYS / AFP)

Certes, le gouvernement allemand comprend l'urgence. "À la place d'Emmanuel Macron, j'aurais fait la même chose", a assuré dimanche 2 juillet Olaf Scholz, le chancelier qui se dit par ailleurs "préoccupé" par les violences qui ont eu lieu ces derniers jours en France. Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron voit son agenda bouleversé. Il y a trois jours, il avait dû écourter sa présence au Conseil européen, à Bruxelles. Retour express à Paris, précisément pour présider une réunion sur les violences.

Dans un autre contexte – celui du conflit des retraites – Paris avait aussi décidé de reporter la visite de Charles III et de Camilla. Le couple royal britannique devait venir en France en mars. Par crainte de manifestations violentes, le voyage a été repoussé à une date ultérieure, "sans doute l’automne prochain", précise un conseiller de l’exécutif. Tout cela, évidemment, n'est pas du meilleur effet vu de l'étranger.

Consolider l’amitié franco-allemande


Ce report peut-il affecter les relations entre Paris et Berlin ? N’allons pas jusque-là : cette visite était avant tout protocolaire. Au programme : des cérémonies militaires, des visites culturelles, de Berlin à Dresde, au côté du président allemand qui ne possède pas de vrai pouvoir politique. Celui qui en dispose, c'est le chef du gouvernement, le chancelier Olaf Scholz. Et là, pas de panne de communication : il a rencontré Emmanuel Macron à quatre reprises depuis un mois. En revanche, cette visite d’État en Allemagne avait pour objectif, selon l'Élysée, de "consolider l'amitié franco-allemande". Il est vrai que le couple franco-allemand a battu de l'aile, ces derniers mois. Episode le plus frappant : les deux pays ont dû reporter de plusieurs semaines le sommet franco-allemand, à la fin de l'année dernière, à cause de mésententes sur plusieurs dossiers.

Le nucléaire, d’abord. Paris veut l'inclure dans les énergies propres, ce que Berlin refuse. Ce n’est pas uniquement un débat sémantique. Cette classification conditionne la possibilité de subventionner – ou pas – l’énergie atomique. Autre dossier : la défense. La France rêve d'une défense 100% fabriquée en Europe. L'Allemagne, elle, achète du matériel américain et israélien. Pas exactement la même vision.
Puis, il y a enfin les règles financières européennes. La France aimerait un peu plus de souplesse. L'Allemagne veut au contraire un retour à l'ordre, après le laisser-aller budgétaire de la période covid.
Bref, bien sûr, tous ces désaccords n'auraient pas été soldés à l'occasion de cette visite, loin s'en faut. Mais enfin, la politique c'est aussi du symbole. Et celui de l'amitié franco-allemande n'est pas superflu en ce moment.

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