Un jeune Américain se lance dans la cryogénisation des animaux de compagnie

Kai Micah Mills a monté sa start-up pour cryogéniser les animaux de compagnie... Son objectif : les faire revenir à la vie quand la science le permettra. Une première expérience, avant de s'attaquer aux humains.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Animaux de compagnie (photo d'illustration). (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Il s'appelle Kai Micah Mills. Il a 24 ans, une dégaine d'ado, des cheveux blonds qui descendent jusqu'aux épaules... Ce qui intéresse ce jeune homme, élevé chez les mormons, c'est de défier la mort. "La vie éternelle, dit-il, n'est pas le fruit de la foi, mais de la science". Avec sa start-up fondée l'an dernier, Cryopets, il veut créer un réseau de cliniques vétérinaires où, dès son dernier souffle, votre chat, votre chien ou votre iguane tant aimé sera envoyé direct au congélo.

Il sera ensuite expédié dans un entrepôt spécialisé de l'Utah - en respectant bien sûr la chaîne du froid. Stocké dans une cuve métallique pleine d'azote liquide le temps qu'il faudra. Et le jour où la science le permettra, si vous vous êtes toujours là, décongélation et résurrection, c'est aussi simple que ça. 500 animaux sont déjà inscrits sur la liste d'attente.

Une bourse de 100 000 dollars

Pour l'instant son programme ressemble plus à une idée farfelue qu'un à projet scientifique. Mais il se trouve qu'un certain nombre d'Américain y croient... Notamment Peter Thiel, un excentrique milliardaire de la tech qui a déjà financé les fusées réutilisables, les villes flottantes. Et aussi Donald Trump - mais ce n'est pas notre sujet.

Sa fondation, The Thiel Fellows a sélectionné 20 jeunes entrepreneurs et leur a offert une bourse de 100 000dollars sur deux ans pour qu'ils se donnent à fond dans leur projet. La seule condition : arrêter les études. Ce qui ne pose aucun problème à Kai Micah Mill, qui a quitté le collège à 14 ans et gagnait de l'argent en gérant des serveurs Minecraft depuis son sous-sol. Son objectif pour cette année c'est de recruter son premier vétérinaire et perfectionner ses connaissances sur les méthodes de réchauffement des organes.

Après les animaux de compagnie, les humains

Si Kai Micah Mills commence avec les animaux, c'est en souvenir de son chat (qu'il avait appelé "le Chat") mais surtout parce que c'est techniquerment plus facile, moins cher et moins compliqué d'un point de vue juridique, que de s'attaquer aux humains. Aux États-Unis et en Russie, il est d'ailleurs possible et légal de se faire cryogéniser après sa mort. Trois entreprises dans le monde proposent cette prestation, à domicile ou à l'hôpital. La Chine mène des recherches. En France on s'y intéresse, mais on ne peut choisir qu'entre l'inhumation, la crémation ou le don de son corps à la science


La cryogénisation est au coeur du transhumanisme, qui prétend utiliser les progrès de la science pour permettre à l'homme de repousser ses limites physiques et intellectuelles. 300 à 500 personnes sont actuellement cryogénisées à travers le monde et plus de 4 000 autres personnes intéressées sont inscrites sur une liste d'attente. Cela ne peut évidemment se faire qu'après le décès du requéreur .

Kai Micah Mills arrive au bon moment, car les assurances et les sociétés de capital-risque commencent à s'intéresser à ce marché. Il faut dire que la cryogénisation d'un corps coûte environ 200 000 euros. Et le pire, c'est qu'on est même pas sûr de voir le résultat.

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