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Les robots-chiens qui aident la police américaine

La planète tourne et nous posons le doigt dans l'État du Massachussets, aux États-Unis.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Deux robots-chiens pénètrent dans un bungalow aux USA. (CAPTURE D'ECRAN TWITTER)

Aux Etats-Unis, dans l'Etat du Massachussets, la police a testé pendant trois mois des robots-chiens. Une première. Ces robots-chiens, les "Spots" de la société Boston Dynamics, ne ressemblent pas vraiment à des toutous. On dirait plutôt des Meccano, les jeux de construction articulés : un corps fin et droit, quatre pattes métalliques assez hautes (hauteur au garrot : environ un mètre) et une caméra carrée en guise de tête, qui leur permet une vision à 360 degrés.


Commandés à distance, les "Spots" peuvent porter 14 kg au maximum. Certifiés IP54, ils sont opérationnels même en cas de températures extrêmes, entre -20°C et 45°C, même si leur autonomie est limitée à 90 minutes. Ils savent grimper des escaliers, éviter des obstacles, marcher dans du sable, se relever quand ils tombent... Et même danser !

Depuis septembre, ces robots sont disponibles à la location (prix non communiqué). Ils sont livrés avec une API qui permet à l'entreprise cliente d’y installer ses propres programmes. L'unité de déminage de la police du Massachussets, elle, assure les avoir utilisés tels quels.

Dans cet exercice filmé, deux chiens robots, noirs, se postent devant un bungalow. Le premier ouvre la porte en quelques secondes, grâce à un bras articulé ultrapuissant en forme de pince (vendu en option). Il se baisse pour éviter d'éventuels tirs, bloque la porte avec une patte et se tient prêt à entrer à l'intérieur pendant que son co-équipier en retrait le surveille, bien campé sur ses pattes. 

A deux reprises ces chiens robotisés ont travaillé en situation réelle avec la police - qui n'a toutefois pas donné de détails sur leur mission.

Des robots non armés

L'objectif est de les utiliser dans des situations à risques pour les hommes : contrôler des colis suspects, détecter des fuites de gaz ou de produits toxiques dans les mines, filmer lors d'une prise d'otages... Il s'agit pour l'essentiel de recueillir des informations, mais en aucun cas d'être armés. Boston Dynamics a une clause obligatoire dans ses contrats : pas question "d’utiliser les robots d’une manière qui risquerait de blesser physiquement ou d’intimider les personnes". Tout pour éviter de rejouer des scènes de la série BlackMirror :

Pour les associations de défenseurs des droits civils, les garde-fous sont toutefois insuffisants... Comment éviter une utilisation à mauvais escient ? Une atteinte à la vie privée ? L'Aclu (L'Union américaine pour les libertés civiles) craint que la police laisse trop d'autonomie aux robots, avec à terme le risque de voir l’intelligence artificielle juger elle-même les criminels.


L'ONG dénonce surtout un manque de transparence. Les agences gouvernementales : "se doivent d’être claires à l’égard du public sur la façon dont elles comptent tester et déployer ces nouvelles technologies" . Elle invite les dirigeants de Boston Dynamics et les pouvoirs publics à coopérer pour faire en sorte que la loi évolue au rythme de la technologie.

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