Législatives 2024 : un soutien officiel de la Russie au Rassemblement national

Un message posté mercredi sur le réseau X, anciennement Twitter, par le ministère russe des Affaires étrangères suscite de nombreuses interrogations.
Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tweet du ministère des Affaires étrangères russe dans lequel il est écrit : "Le peuple français veut une politique étrangère souveraine, et une rupture avec les diktats de Washington et Bruxelles." (CAPTURE D'ECRAN X)

C’est un tweet du porte-parole de la diplomatie russe, Andrei Nastasin, posté mercredi 3 juillet sur le réseau social X, anciennement twitter, qui est loin d’être passé inaperçu. "Le peuple français, écrit-il, veut une politique étrangère souveraine, et une rupture avec les diktats de Washington et Bruxelles. Les responsables français ne pourront pas ignorer les changements profonds dans l’attitude de la grande majorité de leurs citoyens." Les mots sont accompagnés d’une photo de Marine le Pen, tout sourire, le bras levé, dans son fief d’Hénin-Beaumont, au soir du premier tour.

Sur le fond, rien de très surprenant, la volonté du clan de Vladimir Poutine de favoriser les extrêmes droites européennes est connue de tous. L’ancien président et actuel numéro deux du Conseil de Sécurité de Russie, Dmitri Medvedev, l’a d’ailleurs publiquement affirmé sur sa chaîne Telegram en début d’année. Mais, concernant ces élections législatives, c’est bien la première fois que Moscou s’exprime aussi clairement via une voix officielle.

Les autorités russes affirment suivre de "très près" les législatives en France


C’est le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui l’a assuré lundi, au lendemain du premier round. "Nous attendons le deuxième tour, a-t-il déclaré, mais les préférences des électeurs français sont plus ou moins claires pour nous." Ce qui préoccupe le Kremlin, c’est évidemment la question de l’aide occidentale à l’Ukraine, le RN étant bien moins offensif envers la Russie que l’actuel gouvernement et le président Macron. Pour Jordan Bardella, par exemple, l’envoi de troupes au sol est une ligne rouge. De leur côté, certains responsables russes replacent ces élections en France dans un contexte plus large, avec les législatives, au Royaume-Uni et la présidentielle aux États-Unis, deux autres alliés importants de l'Ukraine. Pour le président de la Douma, Viatcheslav Volodine,"on a vu la semaine dernière (Joe) Biden perdre le débat (face à Donald Trump). Les chefs d'État au pouvoir subissent des défaites fracassantes."

Un effondrement qui semble satisfaire Moscou, régulièrement accusé par ailleurs d’ingérence informationnelle. Mais attention, préviennent certains experts, à ne pas y accorder une importance démesurée. Ce serait renforcer son pouvoir de nuisance. 

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