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Le Burkina Faso confronté à la guérilla jihadiste et à une grave crise humanitaire

La planète tourne et nous nous posons ce matin à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Ce pays est en train de vivre une double crise : les attaques des jihadistes de la région y sont de plus en plus fréquentes et entraînent une crise humanitaire sans précédent.  

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des réfugiés au Burkina Faso devant des abris de l'ONU, le 2 février 2020.  (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Samedi 1er février à Lamdamol, un petit village au nord du Burkina Faso, en plein Sahel, un groupe d’assaillants jihadistes arrivent sur des motos, armés jusqu’aux dents. Ils rafalent, exécutent, puis repartent. L’armée n’a rien pu faire, elle était trop loin. Des attaques comme celle-ci, il s’en produit chaque mois au Burkina Faso. Depuis 2015, 800 personnes, essentiellement des villageois du nord du pays, on étés tués par ces groupes armés.

Les combattants sont extrêmement mobiles, rapides, et sèment la terreur dans toute la région. Le Burkina Faso, frontalier du Niger et du Mali, vit de plein fouet la guérilla terroriste. Son armée, sous-équipée et mal entraînée, est impuissante.

Une crise humanitaire "sans précédent" selon l’ONU 

Les groupes jihadistes qui écument ces trois pays, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, provoquent des déplacements de population. En février 2019, il y a un an, il y avait 60 000 déplacés au Burkina Faso. Aujourd’hui, ils sont 600 000, soit dix fois plus ! Ce chiffre devrait atteindre un million avant l’été.  

Le Burkina Faso n’a pas la capacité d’absorber ces déplacements, les familles qui fuient les massacres s’entassent dans des camps. Face à cet océan de tentes blanches, le secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des réfugiés estime qu’il s’agit de la crise humanitaire qui grossit le plus vite au monde.  

La difficile lutte contre les groupes jihadistes

Paris vient d’annoncer le renforcement de son opération Barkhane dans cette zone, dite des trois frontières. Les forces françaises vont passer de 4 500 à 5 100 soldats. Les généraux français reconnaissent que la lutte contre ces petits groupes ultra rapides est très difficile, mais la France va déployer des commandos spécialisés. Sans toutefois espérer une victoire rapide.

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