La superficie de la France grandit, mais en mer
Dans son allocution dimanche soir, Emmanuel Macron a prononcé une petite phrase un peu mystérieuse sur "la stratégie maritime" de la France, derrière laquelle se cache de grands enjeux.
"Créer les emplois de demain passera aussi par l'accélération de notre stratégie maritime, nous qui sommes la deuxième puissance océanique mondiale". Cette petite phrase du chef de l'État n’a pas été forcément la plus commentée, parce que nous oublions parfois que nous sommes une grande nation maritime, juste derrière les Etats-Unis. La France a un espace maritime de 11 millions de kilomètres carrés, grâce à ses territoires d’outre-mer et à des collectivités territoriales éparpillées sur les océans Pacifique, Atlantique et Indien. Or cette économie pèse 270 milliards d’euros, soit 14 % du produit intérieur brut français. Et c’est une ressource que le président français a choisi de développer encore plus.
Discrètement, la France a étendu son domaine
Il y a quelques jours, la France a gagné l’équivalent d’un quart de l’Hexagone, en mer. C’est une commission des Nations Unies, qui gère les limites de ce qu’on appelle "le plateau continental", qui a donné ce droit, après une demande en bonne et dûe forme de Paris. L’extension maritime se situe au large de La Réunion, et au large des TAAF, les terres australes et antarctiques françaises. Concrètement, c’est un droit mais aussi un devoir, la France doit s’engager à la préservation de ce plateau, et n’a aucun droit sur l’eau mais uniquement sur le sol et le sous-sol. Certes, ce n’est pas une perspective évidente à imaginer, mais la petite phrase d’Emmanuel Macron est un signal aussi pour les autres puissances maritimes : la France compte bien continuer à s’engager dans ce domaine.
Exploitation des sous-sols marins
La mer fait travailler des centaines de milliers de personnes, et pas seulement dans la pêche. Il y a bien entendu, le transport. Mais il y a surtout la quête de solutions à des problèmes écologiques, et l’intention de consacrer plus de moyens à la recherche dans les sous-sol marins. Pour y faire quoi, c’est encore bien mystérieux. L’exploitation des sous-sols marins est très encadrée, et heureusement. L’autorisation de l’ONU ne permet pas de faire ce qu’on veut. Elle permet à la France de se doter d’un espace supplémentaire, et de ne pas perdre la course à la conquête maritime. Peut être plus importante aujourd’hui que la course aux étoiles.
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