Guerre en Ukraine : les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'armée ukrainienne

L'Ukraine se prépare à entrer dans sa troisième année de guerre, et les difficultés persistent. Le sujet sera au cœur de la conférence sur la sécurité, qui se tient à partir de vendredi à Munich.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Volodymyr Zelensky lors d'une réunion avec son nouveau chef des armées, le 10 février 2024. (POOL /UKRAINIAN PRESIDENTIA / MAXPPP)

Le nouveau commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky, le dit avec des mots très prudents, la situation sur le champ de bataille est "extrêmement complexe". La Russie a en effet lancé 26 missiles avec au moins un mort, jeudi 15 février. La réalité est que depuis plusieurs mois, le front ne bouge pas d'un millimètre et que les troupes russes occupent toujours près de 20% du territoire ukrainien.

Ces dernières sont même à l'avantage dans certains endroits comme Avdiïvka dans le Dombass, où l'armée a envoyé des renforts, le 15 février. La ville est l'enjeu d'une bataille acharnée depuis cinq mois et elle s'apprête à rendre les armes. La dynamique est du côté de Moscou et le rapport de force est inégal, en termes de renouvellement de combattants et de matériel. On l'entend souvent dire sur le terrain, quand les Ukrainiens tirent un obus, les Russes ont la capacité d'en tirer dix. Kiev assume donc aujourd'hui sa nouvelle stratégie défensive dans un contexte de forte incertitude quant au soutien occidental et à l'aide américaine, toujours bloquée au Congrès.

La Russie perçue comme moins menaçante

Un indice de sécurité, publié tous les ans, et qui propose une sorte de photographie en temps réel de ce qui inquiète les opinions publiques, montre que la Russie est de moins en moins perçue comme une menace majeure.

En 2023, dans les pays du G7, elle était considérée comme l'ennemi numéro un. En 2024, elle dégringole dans ce palmarès. En Allemagne, notamment, Moscou se retrouve en septième position. Vladimir Poutine est jugé moins dangereux que l'immigration de masse consécutive au changement climatique, moins nuisible que les cyberattaques et moins effrayant que le terrorisme islamique, préoccupation majeure depuis l'attaque du Hamas contre Israël. Les priorités sont donc en train de changer et ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky reprend son bâton de pèlerin

Le président ukrainien se rendra en Allemagne et en France vendredi 16 février pour signer un accord bilatéral de sécurité avec Emmanuel Macron. Il devrait aussi faire le déplacement à Munich pour le sommet sur la sécurité du 16 au 18 février 2024, pour réclamer notamment plus de moyens de défense aérienne, les F-16 américains n'ont en effet pas encore été livrés.

Il veut surtout redire en personne aux dirigeants des grandes puissances ce qu'il leur avait déjà expliqué en 2023 à distance, la Russie menace aujourd'hui, le flan oriental de l'Europe et se prépare à une guerre contre l'OTAN. Il n'y a pas d'alternative à la victoire en Ukraine.

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