Guerre en Ukraine : le "salaire de la peur" pour les soldats russes
Vladimir Poutine a annoncé que les hommes mobilisés pour aller combattre en Ukraine ne pourraient pas, désormais, gagner moins de 195 000 roubles par mois.
Cette somme de 195 000 roubles par mois, au cours actuel du rouble, cela fait environ 3 200 € par mois. En Russie, c'est un très gros salaire : c'est quatre fois le salaire médian. C'est cinq à six fois ce que gagne un ouvrier de l'entreprise qui fabrique les Lada, par exemple.
C'est d'autant plus important que de nombreux mobilisés viennent des régions les plus reculées et les plus pauvres de Russie, en Sibérie, dans l'Extrême-Orient... Des régions ou beaucoup de familles sont dans une économie de subsistance. D'ailleurs, dans certaines de ces régions, comme en Yakoutie, les autorités locales offrent également des paniers de légumes aux familles des mobilisés.
En annonçant ce niveau de salaire garanti, Vladimir Poutine a frappé du poing sur la table. Parce que depuis plusieurs jours remontent des témoignages de mobilisés qui se plaignent de ne pas être payés, ou alors très peu. En Bachkirie, par exemple, une région proche du Kazakhstan, les familles racontent qu'elles n'ont reçu que 1 800 roubles, soit 30 euros, depuis le départ des pères de famille il y a un mois. Même chose dans la région de Tioumen, en Sibérie. Le mécontentement monte et le pouvoir russe sait qu'il doit réagir. D'où la mise au point de Vladimir Poutine. On verra si elle est suivie d'effet.
Ces salaires très élevés ne concernent pas que les soldats
Un peu plus tôt dans la semaine, Vladimir Poutine avait fait une autre annonce les fonctionnaires qui partiront travailler dans les territoires ukrainiens annexés toucheront double salaire et une prime quotidienne de déplacement. Parce que c'est une chose de décréter que ces territoires deviennent russes, mais il faut aussi les administrer. Or de nombreux fonctionnaires ukrainiens sont partis. Il faut donc les remplacer.
On ne sait pas si on se bouscule pour y aller, mais ces avantages financiers accordés peuvent constituer un indice. Il faut savoir que les chefs des administrations d'occupation sont parfois visés par des attentats probablement commis par les services ukrainiens dans ces territoires annexés.
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