Guerre en Ukraine : des femmes russes sont allées chercher leurs maris sur le front

Le 7 novembre dernier, une cinquantaine de proches de mobilisés, essentiellement des femmes de la région de Koursk, tout près de la frontière ukrainienne, ont voulu aller protester contre les conditions dans lesquelles leurs maris, leurs frères, leurs enfants avaient été envoyés en Ukraine. Elles ont tenté de rencontrer le gouverneur de la région. Impossible de le voir. Alors ces femmes ont enregistré une vidéo, dans laquelle elles racontent qu'on a envoyé sans préparation, sans formation, leurs maris au combat, là où même les Tchétchènes, même les mercenaires de Wagner ne veulent pas aller. Puis, après les premiers bombardements, leurs officiers sont partis et ils se sont retrouvés laissés à eux-mêmes, sans nourriture, sans eau, sans armes.

Cette vidéo est devenue virale en Russie puisque ces femmes expliquent que leurs maris sont en danger de mort. Elles demandent à pouvoir aller les sauver, on leur refuse cette possibilité. Alors certaines d'entre elles vont réaliser l'impensable : elles vont tenter d'aller chercher leurs maris en Ukraine, dans la région de Lougansk. Certains médias russes en exil racontent que là-bas, elles ont retrouvé leur homme enfermé dans le sous-sol d'une maison, sans soins. Certains étaient blessés dans des conditions terribles. D'autres témoignages, d'autres femmes originaires d'autres régions, racontent également que leurs maris ou leurs frères les ont appelées pour leur dire qu'ils étaient également enfermés dans des conditions similaires.

En fait, il semble que ces soldats aient refusé de se battre à un moment, ou du moins de se battre dans les conditions dans lesquelles on les a envoyés au combat. La suite est assez floue. Il semble que sous la pression des familles, certains mobilisés ont été rapatriés en Russie, dans la région de Belgorod. Mais là encore, les proches de soldats racontent qu'ils ont été maltraités, qu'on leur a fait payer en quelque sorte leur refus de combattre. Cette histoire n'est néanmoins pas terminée : certaines familles ont annoncé qu'elle allait porter l'affaire devant le procureur militaire à Moscou. On verra si la justice russe, qui n'offre pas toujours toutes les garanties d'impartialité, leur permettra de sauver leurs proches de cet enfer.