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En Islande, l'éruption volcanique tant attendue... qui ne vient pas

Depuis trois semaines, les Islandais attendent qu'un volcan entre en éruption... Sauf qu'il ne s'est toujours pas décidé !

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La région volcanique près de Grindavik (Islande). Photo d'illustration. (OLIVIER MORIN / AFP)

Le 24 février, le sud-ouest de l'Islande se met à trembler. Le séisme atteint 5.7 sur l'échelle de Richter. Depuis, tout autour du mont Keilir - dans une zone heureusement inhabitée - le magma remonte, il afflue, il est à moins d'un kilomètre de la surface terrestre, les vulcanologues sont sur les dents... à tout moment l'éruption peut se produire ! Sauf qu'il ne se passe rien, strictement rien. Trois semaines plus tard, toujours pas le début d'un soupçon de la moindre petite goutte de lave.

Pas de lave mais des secousses, ça il y en a ! il y en a beaucoup ! Il y en a même trop ! Vous dire que les habitants de la ville de Grindavik ont depuis trois semaines l'impression de vivre dans une machine à laver serait excessif.

Mais essayez d'imaginer : 50 000 secousses enregistrées depuis le 24 février, 2 000 par jour. Toutes ne sont pas ressenties avec la même intensité mais les habitants sont épuisés. Vivre dans une maison qui tangue plusieurs fois par jour, c'est un peu pénible, se réveiller dix fois par nuit parce que les murs bougent et craquent, ça l'est encore plus.

La Première ministre islandaise explique à la BBC que ses administrés sont "désorientés", un peu "étourdis", comme s'ils vivaient depuis trois semaines sur un bateau par gros temps.

Les habitants de Grindavik en ont tellement marre qu'ils vont se réfugier ailleurs dans le pays, le plus loin possible, dans leur famille ou chez des amis; ils vont même louer des chambres d'hôtel à la capitale Reykjavik, à 50 kilomètres, histoire de faire des nuits complètes.

On a beau être dans la région volcanique la plus vaste et la plus active d'Europe, de mémoire d'Islandais... personne n'avait jamais connu ça.

Pas d'éruption majeure

Doit-on pour autant s'attendre à une éruption majeure ? Pas du tout ! D'après les scientifiques les effusions de lave ne seront a priori pas gigantesques. Il n'y aura pas non plus d'expulsion de cendres, comme pour l'éruption de l'Eyjafjallajökull en 2010. Ce volcan qui avait notamment paralysé le trafic aérien pendant quasiment un mois.

À priori, le volcan Keilir ne joue pas du tout dans la même catégorie mais attention, on n'est pas au bout de nos surprises : la péninsule de Reykjanes ne s'est pas réveillée depuis 800 ans. Les scientifiques n'ont rien pu modéliser, ils ne savent pas vraiment quels sont les signes avant-coureurs d'une éruption dans cette zone, ni si les Islandais auront quelques minutes ou quelques heures avant d'assister au spectacle.

En attendant, cette histoire de volcan représente un beau produit d'appel pour les touristes: depuis le jeudi 18 mars, tous ceux qui sont vaccinés peuvent venir sans restriction en Islande.

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