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En Espagne, de plus en plus de villes touristiques veulent instaurer une taxe de séjour

La question suscite beaucoup de débats au sein de la classe politique et chez les professionnels du tourisme. 

Article rédigé par franceinfo - Marie-Hélène Ballestero
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'Alhambra à Grenade, le lieu touristique le plus visité d'Espagne.  (SIMON DAVAL / MAXPPP)

Aujourd'hui, seules deux régions bénéficient d'une taxe de séjour en Espagne : la Catalogne depuis près de dix ans et les Baléares, où elle a été mise en place en 2016. Mais d’autres villes veulent s’en inspirer. C’est le cas de Grenade, Malaga, Valence, Cadix, St-Jacques de Compostelle ou encore Séville, des villes très touristiques. Et cela entraîne un débat houleux entre ses partisans et ses détracteurs.

À Séville, par exemple, le maire socialiste Antonio Muñoz est revenu sur la question en début de semaine, lors d’une interview accordée à la télévision locale 7TV. "Comme cela se produit déjà dans plus de 180 villes européennes, approximativement du même profil que Séville, le touriste qui vient ici doit contribuer. Je donne toujours l’exemple d’un euro la nuit par personne, ce qui supposerait pour la ville de Séville des revenus extraordinaires de sept millions d’euros", explique l'édile. 

"Aucune ville qui a mis en place la taxe de séjour n’a diminué son nombre de visiteurs. Personne ne cesse d’aller dans des villes monumentales comme Lisbonne, Paris, Rome, Florence ou Venise, à cause de l’application de la taxe de séjour."

Antonio Muñoz, maire socialiste de Séville

à une chaîne de télévision locale

Compenser les nuisances dues à l'afflux de touristes 

Les argument donnés par le maire de Séville et des autres villes pour instaurer cette taxe sont tous les mêmes. À Séville ou St-Jacques de Compostelle, on souhaite l'utiliser pour la réhabilitation du patrimoine ou pour compenser, en quelque sorte, les nuisances que subissent les habitants de certains quartiers historiques, face à l’afflux de touristes. Comme, par exemple, le surcoût pour les services municipaux en matière de nettoyage ou de sécurité.

Le maire de Málaga aimerait également s’en servir pour la “promotion d'un tourisme de qualité”, tandis que celui de Grenade souhaite “améliorer les services et l’accueil des touristes”. Par ailleurs, tous insistent sur un point : tenter de fixer cette taxe de séjour en concertation avec les professionnels concernés pour qu’elle ne soit pas dissuasive pour les visiteurs. Mais c’est là que le bât blesse.

Alors qu'à St-Jacques de Compostelle, par exemple, certains y sont favorables, en Andalousie, la Fédération des Hôtels s’est opposée frontalement à cette taxe de séjour. Ils ne veulent même pas en débattre, persuadés que c’est une mesure qui va à l’encontre des touristes et du secteur. Il y a aussi une polémique sur le terrain politique. Ce sont les régions qui sont compétentes en la matière et celles de Galice ou d’Andalousie, gouvernées par le Parti Populaire (libéraux-conservateurs), ne veulent pas non plus entendre parler de cette taxe, alors que la coalition de gauche de la région de Valence est sur le point de l’instaurer.

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