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En Arabie saoudite, des chameaux botoxés dans un concours de beauté font scandale

Certains chameaux ont reçu des injections de Botox pour participer à ubn concours de beauté lors du Festival du roi Abdulaziz.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des juges saoudiens regardent un chameau lors du festival annuel du chameau du roi Abdulaziz à Rumah (Arabie saoudite). (FAYEZ NURELDINE / AFP)

Ce qui fait qu'un dromadaire, ou chameau d'Arabie, est beau, c'est sa posture bien sûr, son cou gracieux, ses lèvres bien longues et tombantes, son museau pas trop petit. Sa bosse, bien sûr : elle doit être bien dessinée.Tout cela est très normé. Le concours le plus célèbre du monde, le "mister univers du camélidé", c'est celui du festival du roi Abdulaziz, près de Riyad, en Arabie saoudite. Un festival hors norme en plein désert qui dure 40 jours. On peut y croiser plus de 30 000 éleveurs venus du Golfe mais aussi des États-Unis, de Russie, de France même cette année, nous dit-on. Il y a des dégustations de lait de chamelle, des démonstrations, des courses, avec à la clé des prix d'un montant total de 58 millions d'euros. C'est comme le milieu des pur-sang. En Arabie saoudite les chameaux sont à la fois une tradition bédouine, un symbole culturel, et un vrai business.

Ce concours de beauté, cette année, a été une catastrophe car des candidats ont encore essayé de tricher. L'Agence de presse saoudienne (SPA) rapporte que cette année, 27 concurrents ont été disqualifiés pour avoir artificiellement étiré certaines parties de leur corps. C'est à dire que l'on a utilisé des élastiques puissants pour changer leur morphologie. Seize autres l'ont été pour avoir reçu des injections de Botox, du produit de remplissage pour redessiner l'ovale de leur mâchoire. Pour les lèvres plus charnues, certains ont préféré la technique du collagène, d'autres encore ont reçu des hormones pour stimuler leur croissance musculaire.

Des contrôles beaucoup plus stricts

Les organisateurs prennent ça très au sérieux depuis qu'un premier scandale a éclaté en 2018. Cette année-là, certains animaux étaient même passés sous le bistouri pour réduire leurs oreilles. Aujourd'hui, vigilance maximum. Les concurrents ont d'abord défilé devant des vétérinaires et des salariés du ministère de l'Agriculture qui ont scruté leur apparence et leurs mouvements. Ensuite leur tête, leur cou et leur torse ont été scannés avec des appareils à rayons X et à ultrasons en 3D. Et les tricheurs assez vite démasqués. Mais c'est inquiétant car il n'y en a jamais eu autant.

Les organisateurs ont promis "des sanctions strictes". En théorie jusqu'à cinq ans d'interdiction de concours pour les manipulateurs. Mais l'appât du gain est parfois plus fort. Car un beau chameau vaut au minimum 200 000 euros, un très, très beau chameau jusqu'à 1 million d'euros.

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