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Elections locales au Royaume-Uni : plusieurs épines dans le pied de Boris Johnson

Les Britanniques votent jeudi 6 mai pour des élections locales. Au niveau national, les conservateurs devraient rester en tête mais le scrutin est un vrai test de popularité pour Boris Johnson, qui accumule les difficultés.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (LINDSEY PARNABY / AFP)

C'est un paradoxe : les conservateurs sont bien partis pour garder leur avance au niveau national, alors que la cote de popularité du premier ministre ne cesse de baisser. La semaine dernière, selon une enquête Ipsos Mori, 59% des Britanniques déclaraient même "ne pas lui faire confiance". 
Oublié le succès de la vaccination anti-Covid qui a fait son heure de gloire, BoJo est aujourd'hui empêtré dans les scandales : soupçons de corruption avec un industriel, rénovation de son appartement, gestion de la pandémie, sans oublier son numéro de téléphone personnel accessible à tous depuis 15 ans. Les demandes d'enquêtes et les critiques pleuvent de toute part.

L'un des scrutins ne va pas arranger ses affaires: les législatives au Parlement écossais. Si les indépendantistes du SNP, le Parti national écossais, remportent la majorité absolue, la Première ministre Nicola Sturgeon aura un mandat clair pour organiser ce deuxième referendum sur l'indépendance auquel s'est toujours opposé Boris Johnson.

Au premier référendum, en 2014, les Ecossais avaient voté contre l'indépendance, à 55%, mais c'était avant le Brexit. Aujourd'hui, ils sont persuadés que leur avenir et leur prospérité économique passent par Bruxelles bien plus que par Londres. Nicola Sturgeon espère organiser le scrutin au plus tard en 2023. Une épine de plus dans le pied du Premier ministre britannique.

La bataille de Londres

Il y a aussi des élections locales demain, dont celle des mairies. Londres, notamment, devrait rester aux mains des travaillistes, même si le maire sortant, le travailliste Sadiq Khan, a face à lui 19 challengers ! Il n'y a jamais eu autant de candidats (ils n'étaient que 12 au total en 2016).

Evidemment, dans le bas du tableau c'est un peu folklorique. Vous avez par exemple Brian Rose, un ancien banquier de Wall Street, héroïnomane repenti, qui veut transformer tous les parkings en espaces verts. "Comte Face de poubelle", un comique qui se présente comme un guerrier interplanétaire et se filme avec une poubelle en carton à la place tête ; son programme consiste surtout à désintégrer les autres candidats.

Fait notable : parmi les prétendants à la mairie de Londres, il y a deux représentants de la "génération Z", deux YouTubeurs dont un de 23 ans (qui compte plus de 3,4 millions d'abonnés sur sa chaîne), Niko Omilona. 

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En toutes ciconstances, Niko porte des lunettes de soleil pour enfant aux montures vert fluo – le garçon est plutôt du genre détendu. Dans un message posté sur YouTube, visionné près de 3,6 millions de fois, il déclare qu'il se présente parce que les politiciens "ne prennent pas les jeunes au sérieux".

Son slogan ? "Votez Niko ou votre haleine pue". Son programme ? Demander à Boris Johnson de "se taire". Malgré sa réputation de farceur en ligne, Omilana assure que sa campagne n'est pas un simple coup de pub. Sa popularité chez les plus jeunes est réelle (5% des électeurs londoniens se disent prêts à voter pour lui et il est le deuxième candidat le plus populaire après Sadiq Khan chez les 18-24 ans selon un sondage ITV). Moins populaire toutefois que l'actuel patron de la ville, donné largement gagnant malgré son bilan mitigé.

Le travailliste Sadiq Khan s'est surtout imposé ces cinq dernières années comme un europhile convaincu, adversaire acharné du Brexit et donc de Boris Johnson. Le Premier ministre a vraiment du souci à se faire.

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