Covid-19 : aux États-Unis, des "rage rooms" pour évacuer sa frustration à coups de marteau ou de batte de baseball
En Californie, les "rage rooms" (pièce de la colère) ont de plus en plus de clients : on vient y détruire tout ce que l’on peut pour se libérer de la colère et du stress accumulé pendant le confinement.
Confinements, couvre-feux, établissements scolaires fermés, télétravail.... Tout cela peut, à la longue, vous faire plonger dans un état dépressif. Ou, au contraire, vous donner envie d'exploser, de tout casser, de détruire, de crier pour libérer vos frustrations ! Aux États-Unis, il y a des endroits pour ça : les "rage rooms", ou les "fury rooms", les pièces de la colère. Cadre autorisé et légal pour comportement violent.
This California therapist is offering a way to release pandemic stress in her 'rage room.' Customers vent their frustrations by breaking old furniture, tech devices and more pic.twitter.com/iN2L3QbFSy
— Bloomberg Quicktake (@Quicktake) February 12, 2021
En Californie, le concept existe depuis une dizaine d'années – comme ailleurs dans le monde – mais depuis plusieurs mois, dans cet État qui est l'un des plus dramatiquement touchés par l'épidémie (53 000 morts en un an), le nombre de réservations a grimpé en flèche.
Barre à mine contre écran d’ordinateur
Voici le principe : on vous donne une combinaison jetable à passer sur vos vêtements, des gants, un casque avec visière de protection et vous choisissez votre outil : marteau, masse, batte de baseball ou pied de biche. Dans la pièce où vous entrez, il y des écrans d'ordinateur, des meubles, des verres, des assiettes, vous pouvez mettre la musique qui vous fait du bien. Et vous y allez. À fond !
En général on paie en fonction du nombre d'objets qu'on peut casser. Dans une salle du centre de Los Angeles, le forfait débutant c'est 20 minutes, pour détruire quelques verres, un gros objet et 15 de taille moyenne. Le tout pour 80 dollars. Avec en options payantes, tour d'ordinateur ou caisses de vaisselle supplémentaires. Voire une pinata pour le côté festif si c'est votre anniversaire. Le summum, c'est le "car smashing" : pour 750 dollars vous pouvez venir à quatre et vous acharner sur une voiture pendant une heure. Rien ne vous interdit d’ailleurs de taguer le mot "coronavirus" ou "télétravail" sur les vitres que vous vous préparez à exploser, si jamais vous avez besoin de motivation supplémentaire. Vous pourrez même repartir avec un tee-shirt souvenir.
Méthode contre-productive ?
Est-ce purement anecdotique ? À écouter les gérants de ces salles, qui profitent du climat de sinistrose ambiant, cette furie destructrice encadrée a des vertus thérapeutiques.
After the coronavirus is done and we can get out the house again, I'm taking the girls for a family trip to a rage room. We need to break shit. pic.twitter.com/M4VffADQIj
— Whatever Puto (@whateverputo) April 20, 2020
Certes quand on casse, on se sent plus léger… Mais ce défouloir n'est qu'une explosion émotionnelle passagère, qui ne règlera pas grand-chose – et ne vous évitera pas de subir de nouveau des restrictions si l’épidémie repart dans votre pays. Certains psychologues jugent même la méthode contre-productive pour les personnes qui ont des tendances agressives.
Quoi qu’il en soit, le concept attire de plus en plus d’adeptes, y compris en France (de la Drôme aux Hauts-de-France en passant par Paris !)
#Lille : Le Défouloir, première "fury room" des Hauts-de-France, ouvre ses portes ► https://t.co/btRzH8nqtC @LeDfouloir2 #FuryRoom pic.twitter.com/mKc0goPsUD
— France 3 Nord (@F3nord) July 4, 2018
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