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COP15 biodiversité : vers un projet d’accord ?

Journée crucial au Québec, où les pays du monde entier sont réunis depuis 10 jours pour tenter de mieux protéger la biodiversité de la planète. La présidence chinoise de la COP15 a mis sur la table hier un projet d'accord qui doit être conclu avant lundi 19 décembre.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le logo de la COP15 à Montréal (Québec). (ANDREJ IVANOV / AFP)

Après quatre ans de négociations ralenties par la pandémie de Covid-19 et 10 jours un peu tendus, la Chine a présenté dimanche 18 décembre un texte de compromis. L'ébauche de ce texte rappelle ce constat terrible. Le rythme actuel d’extinction des espèces d’animaux et de plantes est "au moins dix à cent fois plus élevé que la moyenne des dix millions d’années passées". Nous les humains sommes responsables de cette hécatombe et il y a urgence à agir. Le texte proposé par la Chine se définit comme "une feuille de route ambitieuse", avec cet objectif phare de protéger d’ici à 2030 "au moins 30% des surfaces terrestres, d’eaux intérieures, côtières et marines". À ce jour, seul 17% des terres et 8% des mers sont protégées. Un objectif qui ne faisait pas consensus, mais qui est bel et bien présent dans le texte. Autre volonté, celle de "diviser par dix le rythme d’extinction et le risque pour toutes les espèces d’ici à 2050", mais aussi "faire en sorte que d’ici à 2030, au moins 30%" des écosystèmes terrestres et marins dégradés soient "restaurés de façon efficace". Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre.

Bien accueilli par les observateurs

Selon l'ONG Campaign for Nature, si l'accord est ratifié aujourd'hui par les autres pays, "l’avenir des léopards, papillons, tortues marines, forêts et populations va nettement s’améliorer", et l'humanité prendrait "le plus grand engagement de l'histoire en faveur de la conservation des océans et des terres". En revanche, il reste selon les ONG des points à améliorer notamment sur la question des pesticides, "faire évoluer le modèle agricole" et là les pays d'Amérique du sud rechignent encore à s'engager. Pour l'ONG Avaaz "c'est, non pas 30 %, mais 50% de la planète qui devrait être protégée d’ici 2030".

Le financement reste le nœud du problème

La question reste brûlante entre le Nord et le Sud. La Chine propose d'atteindre "au moins 20 milliards de dollars" d'aide par an pour la biodiversité d'ici 2025 et "au moins 30 milliards d'ici 2030", soit le triple d'aujourd'hui. Mais pour les pays les moins développés, c'est insuffisant, il faudrait multiplier ce chiffre par dix et créer un fond spécifique international.
Le temps presse, plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition sur la planète. Et au-delà des implications morales, c’est toute la prospérité du monde qui est en jeu, rappellent les experts : plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.

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