Belgique : l'autre scrutin du 9 juin
La Belgique va élire le mois prochain 22 eurodéputés mais aussi 463 députés, qui siègeront dans quatre parlements distincts : les parlements wallon, flamand, bruxellois et dans celui de la petite communauté germanophone. Et à l’issue du vote, les partis belges devront se mettre d’accord pour composer un nouveau gouvernement.
Casse-tête en perspective ! Depuis septembre 2020, c’est une coalition de sept partis qui gouverne le royaume, avec à sa tête un homme plutôt populaire, le Flamand libéral Alexander De Croo. Mais les partis traditionnels qui composent cette coalition sont fortement menacés par la poussée annoncée des partis radicaux, de droite comme de gauche.
Poussée d'extrême droite en Flandre, d'extrême gauche en Wallonie
Au matin du 10 juin, la Belgique pourrait se réveiller fortement divisée de part et d’autre de sa frontière linguistique. En Flandre, le Vlams belang, parti nationaliste d’extrême droite, est donné en tête, crédité de plus de 25% des voix dans les sondages. Son slogan "Notre peuple d’abord !" fait mouche, en particulier chez les jeunes et dans un contexte politique où l’immigration est à la une du débat public.
Côté francophone, où le débat porte plutôt sur le chômage et la dette publique, le Parti socialiste, traditionnellement puissant, fait face à une forte poussée de l’extrême gauche. Le Parti des travailleurs, crédité de 15% des voix, bénéficie de l’absence de parti d’extrême droite en Wallonie pour attirer l’ensemble du vote protestataire. La victoire annoncée de partis aussi opposés politiquement ravivent les craintes d’une paralysie du royaume. En 2010, il avait fallu 541 jours pour constituer un gouvernement !
En revanche, en Belgique on ne redoute pas l’abstention : le vote y est obligatoire. Et si l’on ne présente pas une bonne excuse, on peut écoper d’une amende. Sauf les 16-17 ans, invités pour la première fois à voter aux européennes : leur vote est aussi obligatoire, mais ils ne pourront pas être sanctionnés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.