Au Nigéria, une élection présidentielle très attendue
Le Nigéria est le pays africain le plus peuplé, c'est la première économie du continent. C'est aussi le plus grand test démocratique en Afrique, qui a valeur d'exemple surtout dans la région Ouest qui a vu des coups d'État militaires au Burkina Faso, au Mali et en Guinée. La situation sécuritaire est prioritaire dans le débat politique.
Pour l'élection présidentielle du 25 février, 18 candidats sont en lice. Pour la première fois depuis la fin du régime militaire en 1999 et le rétablissement de la démocratie, aucun des candidats n’est un ancien chef militaire ou un président sortant. La course est serrée. Trois candidats émergent des derniers sondages dont deux poids lourds : le candidat du parti au pouvoir Bola Tinubu, 70 ans, l’un des hommes les plus riches du pays. De l’argent provenant d’un trafic d’héroïne aurait transité sur l’un de ses comptes, il n’a pas été poursuivi. L'autre s'appelle Atiku Abubacar, 76 ans, du principal parti d’opposition. Capitaliste convaincu, l’une de ses épouses qui a la nationalité américaine l'aurait aidé à placer de l’argent sur des comptes offshore.
Peter Obi fait peur aux candidats traditionnels
Et enfin, le favori des derniers sondages, la surprise : Peter Obi, candidat travailliste, 62 ans. fils d'un commerçant qui a réussi dans le business, chrétien engagé, il n’aime pas étaler son argent contrairement aux autres. Il a la réputation d’être un homme simple. Son nom est apparu quand même dans l’enquête des Pandora Papers. Mais ses partisans ne lui en veulent pas. Il a avec lui la jeunesse et les réseaux sociaux.
40% des électeurs inscrits ont moins de 35 ans. Combien vont voter pour le candidat de la jeunesse ? Il est surnommé Monsieur Propre, dans un pays classé 154e sur les 180 de la liste des plus corrompus par l’ONG Transparency International. Peter Obi incarne le réveil politique d’une jeunesse africaine qui rêve d’un avenir meilleur après des décennies de mauvaise gouvernance.
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