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À Hong Kong, la révolution gagne les balcons

Le Monde tourne. À Hong Kong, même si la cheffe de l'exécutif a annoncé le retrait du projet de loi contesté depuis 12 semaines, rien ne garantit la fin des manifestations. Depuis quelques jours, la contestation a gagné les balcons.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un immeuble résidentiel de Hong Kong le 5 mai 2019. (PHILIP FONG / AFP)

Depuis plusieurs jours, un petit texte circule sur les messageries cryptées à Hong Kong. Dans ce message, on peut lire : "Vous êtes invités à participer à un concert nocturne. L’entrée est gratuite. Restez en pyjama". Tous les soirs à partir de 22 heures, les manifestants participent à un étrange concert depuis leur balcon. Cela commence doucement, souvent depuis le balcon d'une résidence universitaire, lorsqu'un manifestant crie "Démocratie", "Libérez Hong Kong" ou encore "Ga Yao" pour encourager la révolte. Un autre répond avec les mêmes cris. Progressivement, de balcon en balcon, les habitants, souvent jeunes, crient de plus en plus fort et de plus en plus nombreux. Le concert dure ainsi pendant une heure ou deux.

Dans les récits sur internet, on raconte que des voisins qui se parlent peu découvrent dans la pénombre qu’ils sont en fait d’accord entre eux. Des rires et un souffle de liberté gagnent alors la nuit. Le cri de la révolution se propage. La colère contre la Chine qui veut priver Hong Kong d’une partie de cette liberté se répand.

Une technique importée d'Iran

Cette manière de faire, plutôt curieuse, est un moyen pour eux de s'exprimer et de participer au mouvement sans risquer de se faire arrêter. La police ne peut en effet pas savoir qui crie et ne peut pas voir les contestataires depuis le pied des immeubles.

Cette méthode est née en Iran, au moment de la révolution islamique de 1979. Quand la police patrouillait la nuit pour arrêter les militants de la révolution, ils ont commencé à crier de plus en plus fort "Allah akbar", "Dieu est grand". Plus tard, les étudiants iraniens ont repris cette technique. En 2009, ils ont recommencé mais cette fois-ci pour protester contre la réélection du président ultra-conservateur Ahmadinejad. Les étudiants de Hong Kong ont ainsi repris ce procédé.

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