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Stéphane Bern : "J'ai grandi à l'ombre d'un frère très brillant"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, l'animateur Stéphane Bern.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Stéphane Bern à l'Elysée le 17 avril 2019, pour une réunion sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Pourquoi et comment messieurs Poubelle ou Boycott, entre autres, ont vu leur nom passer dans le langage commun ? La réponse est dans Pourquoi sont-ils entrés dans l'Histoire? , le livre publié aux éditions Albin Michel par Stéphane Bern et sorti le 3 avril. 

Dans ce livre, ce passionné d'histoire fait ce qu'il sait faire de mieux : transmettre. "Au fond, c'est ce qui me définit le mieux. Je m'en suis rendu compte lorsque j'ai acheté au département d'Eure-et-Loir un monument historique que j'ai restauré, et c'est un collège. C'est apprendre, transmettre le goût de l'Histoire. Ce qui me fait le plus plaisir, c'est quand les professeurs me disent 'Grâce à vous, mes élèves ont repris goût à apprendre l'Histoire'."

La curiosité depuis toujours

Déjà enfant, il voulait tout savoir sur tout. "Quand je voyais un train passer, je voulais savoir d'où il partait, ou il allait."

Le drame dans ma vie, c'est que j'ai l'impression que plus j'apprends moins je sais. Ou plus je sais qu'il y a d'autres choses à apprendre.

Stéphane Bern

à franceinfo

L'enfance de Stéphane Bern n'a pas été facile. "A l'école, j'étais un enfant très insolent, très turbulent. Curieux de tout. Mais c'était aussi pour trouver ma place. J'ai été élevé à l'ombre d'un frère très brillant, le bac à 15 ans et Polytechnique à 17. Moi je voyais bien que j'aurais plus de mal. J'entendais mes parents qui disaient 'Mais qu'est-ce qu'on va faire du petit ?'. Ils me traitaient un peu comme un débile léger parce qu'ils trouvaient que j'étais baroque. Moi je voulais exister donc je faisais le chien savant, je connaissais tout sur des sujets qui n'intéressaient pas les autres membres de la famille. Mes professeurs disaient à mes parents 'Non, Stéphane est un bon élève, mais enfin vous savez madame, ça ne sera jamais son frère'. On ne me manifestait d'affection que quand j'avais tout bien fait."

Le rejet des étiquettes

Issu de grands-parents juifs polonais, il a toujours rejeté cette qualification. "J'ai toujours rejeté le communautarisme, quel qu'il soit, et d'être réduit à cette étiquette familiale. Oui mes grands-parents étaient juifs, mais en quoi ça me définit moi ? Je n'aime pas être défini. J'ai eu du mal à faire mon apprentissage religieux parce que je ne comprenais pas. On essayait de m'expliquer des choses, et certaines me heurtaient, comme la tolérance zéro envers les homosexuels. Quand vous découvrez votre propre sexualité et que vous découvrez que les religions ont un problème avec ça..."

J'ai mal vécu que quelqu'un d'autre révèle mon homosexualité. Moi je n'ai aucun problème avec ça, j'ai dit aux gens de me poser des questions. Mais écrire que je fais partie d'un lobby gay, c'est le mot lobby qui me gêne !

Stéphane Bern

à franceinfo

Toujours dans ce rejet des étiquettes, il a mal vécu son premier passage à la télé. "C'était pour un débat, on défendait les associations, et moi c'était Les amis de la Maison de France. Si j'avais su... Je n'aurais peut-être pas fait cette émission, je porte ça comme un boulet parce que toute ma vie on va me dire que je suis monarchiste. Au fond ce qui était le plus ridicule dans cette émission, c'est pas tant mes idées que ma coupe de cheveux de l'époque ! Et d'ailleurs j'ai été viré de la Nouvelle Action Royaliste parce que je ne rentre jamais dans la ligne du parti. C'est comme là, parce que j'ai accepté la Mission Patrimoine, les gens ont dit 'L'ami de Macron', mais je n'arrêtait pas de lui taper dessus ! Ce n'est pas parce que vous acceptez une mission et que vous la faites bien que pour autant vous cautionnez tout !"

Dernier livre publié : Pourquoi sont-ils entrés dans l'Histoire? aux éditions Albin Michel.

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