Mika, à propos des explosions à Beyrouth : "Ça m’a frappé presque dans l’estomac"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est le chanteur libano-britannique Mika depuis l’Italie, où il se produira samedi soir à 21h00 pour un concert caritatif en live-stream intitulé "I Love Beirut".
Le 4 août dernier, la zone portuaire de Beyrouth est le théâtre de deux énormes explosions. Les souffle des déflagrations est ressenti à des dizaines de kilomètres à la ronde, et provoque l'effodrement de nombreux bâtiments. Le bilan humain s'établit à plus de 190 morts et plus de 6 500 blessés.
"I Love Beirut" est un concert particulier pour Mika. Sa façon à lui, non seulement d’apporter sa pierre à la reconstruction de la ville, la totalité de la recette étant reversée à La Croix-Rouge libanaise et à l’association Save The Children UK "qui sont extrêmement actives au Liban et à Beyrouth en ce moment", explique le chanteur. Ce concert sera aussi sa façon de raconter "l’histoire de ce qui est en train de se passer là-bas. Il doit aussi communiquer ce qui se passe là-bas en utilisant la musique et provoquer l’empathie. Je trouve que ça aussi c’est très important et la musique peut le faire."
La musique pour raconter
Mika revient au micro d’Elodie Suigo, ému, sur ce jour noir. Il se trouve à Rome pour le travail et raconte que le matin, à son réveil, il échange des photos sur Twitter avec ses fans pour fêter les quatre ans de son dernier concert à Baalbek (Liban). Quelques heures plus tard, l'allégresse laisse place à la stupéfaction : "Le soir même je suis en train de regarder les images et les vidéos de l’explosion dans le port. Donc c’était un grand contraste entre les deux choses que j’étais en train de regarder le même jour à Beyrouth. Ça m’a frappé presque dans l’estomac".
Cette douleur viscérale Mika l’explique simplement. Né à Beyrouth pendant la guerre en 1983, ses parents s’expatrient rapidement et s’installent en France. Dans ce nouveau pays, ils fréquentent la diaspora libanaise, donc le lien avec leur pays de naissance est maintenu.
Il y avait toute une partie de ma vie qui était une vie transplantée de gens qui avant vivaient à Beyrouth et à cause de la guerre étaient à Paris. Même si je n’ai jamais vécu à Beyrouth, ça faisait toujours partie de la culture domestique.
Mikaà franceinfo
Le 10 septembre, dans la même zone c’est un énorme incendie qui se déclare. Les colis humanitaires de la Croix-Rouge partent en fumée: "C’est un nouveau coup dur avec des gens qui sont déjà exaspérés et qui ont vraiment besoin encore d’aide."
La situation là-bas est extrêmement fragile. Il y a 300 000 personnes qui ont perdu leur maison. La crise est sérieuse et profonde, c’est pour ça que je m’engage
Mikaà franceinfo
Un concert avec beaucoup d’invités et de surprises
Pour nous donner un avant-goût des réjouissances, il lâche les noms de quelques surprises : "Kylie Minogue, Fanny Ardant, Louane, Rufus Wainwright, Danna Paola"... et raconte, exalté, que ce show, il l’a écrit et produit lui-même de sa cuisine "avec une très petite équipe et c’est devenu très grand". C'est presque incrédule qu’il ajoute : "Maintenant je peux vous dire que la troupe totale a plus 283 personnes". Et peut-être 284 en comptant sa maman qui veille sur lui de loin. "I Love Beirut" se déroulera samedi à partir de 21 heures. C'est ici pour prendre un billet et participé à la reconstruction de Beyrouth. Pour la cagnotte "I Love Beirut" sur GoFundMe, c’est là.
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