Grand Corps Malade : "Le moment où je suis sur scène face aux gens, j’ai l’impression que c’est vraiment l’essence même du métier"
Tous les jours , une personnalité s'invite dans le monde d'Elodie Suigo et se confie. Aujourd'hui, le poète auteur-compositeur-interprète Grand Corps Malade
Quand on pense slam français, on pense Grand Corps Malade. Il revient avec une version "de luxe" de son album Plan B, sortie le 7 décembre dernier, une version qui intègre notamment quatre nouveaux titres.
Bien sûr on reconnaît ce qui fait la force de Grand Corps Malade : sa voix, ses textes. Mais on trouve quand même des teintes un peu différentes. "C’est un album dans la continuité des autres et en même temps comme chaque album on essaye de se renouveler. Musicalement il est assez nouveau, assez rythmé et c’est aussi un album où pour la première fois je chante."
La scène, c'est vraiment l'essence du métier
Grand Corps Maladeà franceinfo
Faire une belle tournée surtout, c’est le plus important. Chez Grand Corps Malade, il y a un rapport très fort avec le public, avec la scène surtout : "Cela fait 12 ans que la scène, c’est là où je passe le plus clair de mon temps, c’est vraiment là où j’ai l’impression de faire mon métier. Le moment où je suis sur scène face aux gens, j’ai l’impression que c’est vraiment l’essence même du métier. "
Dans cette édition, on retrouve entre autres la chanson Dimanche soir. Elle était déjà présente sur la version originale de l’album, mais elle a connu un véritable coup de fouet après son interprétation mémorable sur le plateau de On n’Est pas Couchés sur France 2 et on la retrouve dans une version arrangée. La force de ce titre, et de cet album en général, c’est qu’il ouvre sur une partie plus intime de Grand Corps Malade : "Quand tu écris un texte assez personnel, presque intime, finalement, c’est celui qui est le plus universel. J’ai écrit Dimanche soir sur l’amour qui dure au bout de dix ans avec ma femme, et finalement c’est celui que les gens s’approprient le plus."
La passion des mots
Sa passion des mots lui vient de sa jeunesse, de ses parents, de sa mère surtout, bibliothécaire, qui a surveillé ses lectures. "Ma mère trouvait que je ne lisais pas assez, je crois que le goût des mots m'est surtout venu grâce à la chanson française, et j’ai pris plus de plaisir à entendre des mots qu’à en lire, qu’à lire de la poésie classique. C’est ma mère et mon père qui m’ont élevé à la grande chanson française, puis par la suite le rap français."
Des mots qui sont posés sur une réalité aussi. Une réalité difficile. À 20 ans, il plonge dans une piscine peu profonde. S’ensuit alors l’année la plus difficile de sa vie. Tétraplégique, après un an de rééducation, il parvient à s’en sortir, mais gardera toujours des séquelles. Pourtant, il ne s’est jamais plaint. "J’ai eu des moments super durs, j’étais dans une espèce d’instinct de survie, j’étais dans cette urgence de récupérer au plus vite tout ce que je pouvais."
L'optimisme chevillé au corps
Une réalité difficile qu’il a d’abord mise sur papier, avec la sortie du livre Patient en 2012, qui raconte justement sa rééducation. Il l'a ensuite adapté lui-même en film, en écrivant le scénario et en co-réalisant avec Mehdi Idir, qui réalise ses clips, le film Patients, sorti en mars 2017, un film qu’on pourrait penser noir, et difficile, mais qui est en fait une bulle de positivisme."Ce n'est pas vraiment voulu, j’ai cet optimisme en moi."
Le slam ne m’a pas sauvé, ça m'a donné une passion, une envie de me lever le matin
Grand Corps Maladeà franceinfo
Sa chance, il la vit en ce moment sur scène, on le retrouve le 31 janvier au Théâtre de Béthune, le 27 mars au Silo à Marseille, et pour trois dates exceptionnelles les 10, 11 et 12 octobre à l’Olympia à Paris. Et il sera aussi une nouvelle fois derrière la caméra en 2019 pour son second film : La vie scolaire.
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