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David Linx, "libre avant tout"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est le parolier, compositeur et chanteur de jazz belge David Linx. Il sort un nouvel album, "Skin In The Game". Condensé impeccable de ses 40 ans de carrière.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
David Linx, à Paris, le 3 février 2006. (BERTRAND GUAY / AFP)

Pour David Linx, ce nouvel album Skin In The Game est comme la fin d’un chapitre et le début d’un autre : "Je n’aime pas dire que c’est un compte-rendu, un regard en arrière, pas du tout. Mais c’est une façon de trancher encore plus dans la démarche que j’ai eue, explique le jazzman. Avant moi, aussi bizarre que cela semble, il n’y avait jamais eu de chanteur de jazz masculin, donc moi je n’avais pas d’exemple européen. J’ai dû construire tout ça."

Le titre Azadi (Liberté) résume à la perfection la richesse de cet album. Il est dédié à la petite nièce de l'écrivain américain James Baldwin, qui a beaucoup compter dans la vie de David Linx. "Ça parle d’une femme assez forte. La force et la liberté, le prix qu’on paie pour être libre et fort, surtout en tant que femme, explique David Linx. En même temps, le mot Azadi pour moi n’a pas de genre, je peux donner ce nom à ma fille, à mon fils et ça parle quand même gentiment aussi d’un état du monde pour lequel on est quand même tous, à titre personnel, responsables."

40 ans ! Moi, j’ai l’impression de commencer ! C’est cette énergie qu’on trimballe toujours, c’est avec cette énergie à chaque fois renouvelée que l’on peut fonctionner et que l’on peut raconter des histoires

David Linx

à franceinfo

Déjà à 4 ou 5 ans, David Linx sait quelle voie il va prendre : "J’allais devenir chanteur. J’ai fait de la batterie, du piano, de la flûte, tout ça c’était tout tracé", dit-il. Il explique sans amertume, qu’à la maison, lorsqu'il était enfant ce n’était pas tous les jours rose. Son père, compositeur, trompettiste, producteur à la RTBF et initiateur du Festival de Jazz Middelheim à Anvers n’est pas commode: "C’était intense, c’était assez violent mais il y avait des bons côtés. Mon père venait d’une famille très pauvre, c’était le seul enfant qu’on n’a pas envoyé à l’usine à 10 ans pour subvenir aux besoins de la famille (…) C’était quelqu’un de très singulier, très torturé, très perturbé aussi mais un magnifique personnage." 

La musique pour David Linx est un peu comme une seconde peau : "Une connexion profonde avec moi-même et avec ma place dans le monde (...) Ça m’a donné ma place dans le monde." Même après 40 ans de carrière, cet artiste hors norme cultive son Azadi, comme il le confie au micro d’Elodie Suigo : "Artiste ou pas, libre avant tout. Il n’est pas question que je me laisse intimider par quoi que ce soit. Je ne me laisse que intimider par le chemin qui est encore à faire et auquel je dois faire face, frontalement, tous les jours. Le bonheur de la vie est là-dedans."

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