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Cinéma : "J'ai l'impression que j'en suis au début, que je n'ai rien fait", confie Michèle Laroque, à l'affiche de "Belle et Sébastien : Nouvelle génération"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’humoriste, actrice et réalisatrice, Michèle Laroque. Elle est à l'affiche du film de Pierre Coré, "Belle et Sébastien : Nouvelle génération", ce mercredi 19 octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 272 min
L'actrice et réalisatrice Michèle Laroque, lors du festival de L'Alpe d'Huez en janvier 2020. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Michèle Laroque est humoriste, actrice, réalisatrice, productrice et scénariste. C'est à la télévision qu'elle a fait ses classes, sur France 3, à travers des sketchs humoristiques avec Fabrice. Puis il y a eu les pubs, le cinéma avec Le mari de la coiffeuse de Patrice Leconte (1990), Une époque formidable de Gérard Jugnot (1991), ou encore Pédale douce de Gabriel Aghion (1996). Et il y a eu ce couple qu'elle formait avec Pierre Palmade, devenu ami et/ou membre de la plupart des familles françaises. Elle est aussi et avant tout une réalisatrice avec trois films : Brillantissime (2018), Chacun chez soi et le petit dernier : Alors on danse ? en 2021 , soit trois regards sur la vie. Ce mercredi 19 octobre 2022, Michèle Laroque est à l'affiche du film de Pierre Coré, Belle et Sébastien : Nouvelle génération.

franceinfo : Belle et Sébastien : Nouvelle génération ou le rapport indestructible entre un enfant et un animal et surtout, j'ai l'impression, entre un enfant et ses aînés.

Michèle Laroque : C'est-à-dire que lui se retrouve un peu forcé d'avoir des vacances avec sa grand-mère, dans la nature. Elle, elle n'a pas du tout envie qu'il soit là. Ce petit va guérir toute la famille grâce à sa relation avec Belle qu'il va rencontrer. Il y a une vraie histoire d'amitié entre lui et ce chien. Ensuite, ce chien va le faire évoluer vis-à-vis de la nature, vis-à-vis des comportements à avoir.

Sébastien est courageux. Il va défendre et protéger ce chien, Belle, et défendre et protéger sa famille aussi.

Michèle Laroque

à franceinfo

C'est un gros symbole de s'attaquer à Belle et Sébastien. Belle et Sébastien a longtemps été une série télévisée de 13 épisodes de 26 minutes, en noir et blanc, écrit et réalisé par Cécile Aubry, diffusée en 1965. En 1965, vous aviez cinq ans. C'est fou parce que ça renvoie à l'enfance, à la famille. Ça vous parle, ça ?

Ah oui, oui, la famille. Parfois, on a l'impression que ce n'est pas important parce qu'on ne s'entend pas. Oui, c'est très nécessaire de conserver les liens solides et de comprendre pourquoi on fait partie de cette famille, même quand ça se passe mal.

À travers ce film, on se rend compte qu'un enfant a besoin de rêver, a besoin de regarder en avant, de se projeter. Vous rêviez à quoi, enfant ?

Je rêvais beaucoup, beaucoup. Je lisais beaucoup. Mais effectivement, je rêvais éveillée et les choses que je ne pouvais pas toujours faire, eh bien, je les rêvais.

J'ai l'impression que vous étiez assez introvertie.

J'étais boudeuse. Je faisais la tête parce que je ne pouvais jamais faire ce que je voulais, en fait. Donc j'ai appris à faire des choses en douce. J'ai appris à faire des efforts aussi parce qu'on me forçait à faire d'autres choses et ça m'a rendue très forte dans la vie.

C'est un peu le résumé de votre vie. Il a fallu un grave accident de voiture pour que vous preniez conscience qu'à partir de là, il fallait que vous puissiez prendre votre vie en main. C'est un énorme tournant dans votre vie ?

Énorme, parce que jusqu'à présent, j'avais toujours fait quand même ce que je voulais faire en douce, mais aussi ce que mes parents voulaient me voir faire.

Je n'étais pas sur mon chemin et cet accident, effectivement, m'a permis d'être sur mon chemin.

Michèle Laroque

à franceinfo

C'est rare que des parents disent à un enfant : "Tu vas être actrice". On ne dit pas ça. Donc je me le suis dit, à un moment donné.

Vous avez aussi une force, c'est de ne jamais montrer finalement ces failles, cette souffrance que vous avez vécu.

Il y a aussi quelque chose, c'est que je n'ai pas un mauvais souvenir. C'est-à-dire que j'ai été très entourée par le personnel hospitalier. Ça m'a touché. Et puis j'ai appris à me connaître pendant tout ce temps à l'hôpital. Alors oui, les opérations, c'était dur. La douleur, c'était dur, mais ça a débouché sur une vie tellement merveilleuse. Et depuis, je fais ce métier que j'aime tellement que si malheureusement je devais passer par cet accident, il ne peut pas être un mauvais souvenir.

On ne vous a jamais senti aussi bien qu'aujourd’hui. Dans votre film Alors on danse ?, vous parliez de liberté et de libération aussi. C'est un peu le cas de Belle et Sébastien, il y a une question de liberté. Alors, sans spolier la fin du film, il y a une vraie question de remise en liberté à un moment donné.

Exactement. Oui, parce que dans ce Belle et Sébastien qui se passe de nos jours. Il y a aussi toutes les problématiques des agriculteurs aujourd'hui.

La conscience aussi qu'on doit avoir vis-à-vis des animaux.

Exactement. Et les problèmes financiers que peuvent rencontrer les agriculteurs, ou encore le problème des prédateurs, etc... Il y a toute une problématique qui est très réelle et c'est bien, je trouve, de voir comment on peut s'en sortir, comment on peut, parce qu'on est en famille aussi, se poser les bonnes questions. En fait, tout est une question, je crois, de remise en question.

Vous le sentez ce lâcher prise vous-même ?

De plus en plus, oui.

Moins qu'avant ? Quand vous avez arrêté ce couple "diabolique", on s'est demandé comment l'un et l'autre allait arriver à se construire. Aujourd'hui, Michèle Laroque, c'est la réalisatrice et l'actrice adoptée par les Français. Ça vous touche ?

Beaucoup. Ils sont vraiment très gentils avec moi. Je suis très gâtée. Et cet échange entre le public et un artiste, c'est beau.

C'est quoi la suite de vos envies, de vos rêves ?

Continuer à être heureuse dans ce métier. Quand on est heureux, c'est là où on rend les autres heureux. C'est là où on peut donner encore plus. Je crois que j'ai 45 longs métrages en tant qu'actrice, plus la même chose en téléfilms, mais j'ai l'impression que j'en suis au début, que je n'ai rien fait. Donc il y a encore sûrement des choses qui vont me surprendre, que je vais découvrir et que je vais avoir envie de faire.

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