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"C'est un petit peu un déroulé de ma carrière", Richard Clayderman sort un double album de reprises, d’inédits et de tubes

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le pianiste, Richard Clayderman. Il sort un double album comprenant des inédits et des reprises d'autres artistes : "Forever Love".

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le pianiste français Richard Clayderman, à Neuilly-sur-Seine, le 28 janvier 2022. (JOEL SAGET / AFP)

Richard Clayderman est pianiste. Il a vendu plus de 90 millions de disques, donné plus de 2000 concerts dans le monde et reçu plus de 340 disques d'or et de platine. Son œuvre se compose déjà de 1400 titres. Il est de retour et vient de sortir un double album comprenant des inédits et des reprises d'autres artistes : Forever Love.

franceinfo : Votre parcours vous a valu d'être surnommé : 'Le prince de la romance'. Ça vous va ?

Richard Clayderman : Oui, ça me va. Je crois qu'il y a cette relation entre ma musique qui est assez romantique, et puis ma personnalité, donc ça me va, mais tout ça, en 45 ans de carrière, ce n'est pas mal d'être toujours là !

Quel regard avez-vous justement sur ces 45 ans de carrière ?

C'est un regard extraordinaire. Je me souviens lorsque j'étais beaucoup plus jeune, je ne pensais pas faire cette carrière, j'étais pianiste accompagnateur et ça m'amusait bien. J'étais content de gagner ma vie avec la musique et puis après, il y a eu la rencontre avec mes producteurs. Donc, j'ai toujours un regard émerveillé, même après 45 ans de carrière. Pouvoir continuer à faire des concerts, des tournées, ça me touche, surtout qu'il y en a des pianistes talentueux à travers le monde. Je dois dire que je suis assez chanceux et puis, j'espère continuer encore pas mal de temps comme ça.

Vous sortez un nouvel album qui s'appelle : Forever Love. C'est un double album avec de compositions nouvelles d'un côté, et un album best of de l’autre. Vous reprenez pas mal de choses, comme Coldplay. Que représente cet album pour vous ? Ce retour, finalement.

C'est vrai qu'avec le Covid-19, les confinements, ça fait deux ans que nous, musiciens, artistes, nous sommes privés de concerts, de scène. On a pensé pendant cette période à essayer de ressortir un album, surtout pour la France, qui est mise de côté avec moi depuis pas mal de temps puisque je voyage à travers le monde. On m'accueille à bras ouverts un peu partout, donc ce n'est pas que je vais à la facilité, mais bon... Je sais qu'à chaque fois que je dois faire quelque chose en France, ça demande beaucoup de promotions et ça me prend pas mal de temps. C'était le bon moment de sortir un album.

Votre papa était professeur d'accordéon à l'école de musique de Romainville. Vous avez commencé l'étude du piano à six ans. N'avez-vous pas grandi trop vite ?

J'ai toujours grandi avec l'amour de la musique. Mes études n'étaient pas spécialement brillantes, ce que je voulais, c'était jouer avec des musiciens.

Richard Clayderman

à franceinfo

Disons que le piano était à la maison. Mon papa m'a beaucoup aidé au début et puis ce qui m'intéressait, c'était la musique, de m'asseoir au piano et de jouer. Il y avait des élèves qui défilaient à la maison avec mon père, j'étais toujours intrigué avec tout ce qui s'y passait.

Vous vous êtes fait virer d'ailleurs ! On vous a mis dehors parce que vous étiez beaucoup trop absent.

A partir de la classe de première, ça a été catastrophique. Je jouais déjà avec d'autres musiciens, je faisais des bals. Je partais le vendredi, je rentrais le lundi, sans dormir, parce qu'on avait beaucoup joué. Oui, il n'y avait que la musique qui m'intéressait.

Vous aviez déjà de vraies prédispositions. Vous avez intégré le Conservatoire de Paris à 12 ans et en en sortant, vous avez commencé à travailler comme accompagnateur et musicien de scène. Quand on dit : "Richard Clayderman", on pense évidemment à cette tête angélique et c'est vrai qu'énormément de femmes sont tombées amoureuses de vous. En 1977, il y a eu une bascule avec : Ballade pour Adeline, votre premier 45 tours, qui va devenir un tube colossal, composé par le producteur Paul de Senneville. Succès mondial, 22 millions de disques vendus dans 38 pays. Est-ce que vous avez perdu pied à ce moment-là ?

Un petit peu. C'est-à-dire que même avec mes producteurs, on se disait : "Si on fait un petit succès avec ce morceau tout simple, mais touchant, super. Toi, tu pourras continuer à accompagner tes artistes. On verra bien ce qui se passera pour toi après". Il y a eu l'Espagne, l'Allemagne, l'Angleterre, on a vraiment été dépassé par les événements.

Ce qui vous correspondait aussi, c'étaient les concerts. Il y a un moment où vous avez même enchaîné 200 concerts sur 250 jours. Ça veut dire que la scène fait partie de votre vie, que c'est l'élément le plus important ?

C'est bien de sortir des disques, mais il faut les incarner sur scène.

Richard Clayderman

à franceinfo

Je crois que c'est ça qui a monté ma carrière. C'était important d'avoir cette carrière sur scène et je crois que si je suis encore là aujourd'hui, c'est grâce elle.

C'est dur d'ailleurs pour vous d'entendre : "Retour" en France ?

Un petit peu. J'ai toujours le souvenir d'avoir fait l'Olympia pendant dix ou 12 concerts. La salle Pleyel aussi, qui à l'époque, était une gageure pour un pianiste comme moi, mi-variété, mi-populaire, un peu classique... Faire 13 concerts à la salle Pleyel, c'était extraordinaire. Donc, je n'ai pas le sentiment d'avoir loupé quelque chose, mais d'avoir laissé un peu de côté la France et c'est pour ça que j'essaie de me rattraper, maintenant, un petit peu.

Dans ce nouvel album. On sent que vous vous amuser, que vous avez eu besoin aussi de dérouler le fil de votre carrière. C'était important de faire un best of, de repréciser par où vous étiez passé, les tubes qui nous ont accompagnés depuis tant d'années ?

Oui. C'est un double album avec dans l'un, des reprises et des morceaux originaux et dans l'autre album, ce sont des morceaux que j'ai interprétés, aimés jouer il y a 10, 15, 20 ans. C'est un petit peu un déroulé de ma carrière.

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