Assises nationales contre l’antisémitisme : "Ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on est responsable de la situation à Gaza", selon la ministre Aurore Bergé

Aurore Bergé était invitée de franceinfo lundi 6 mai.
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Aurore Bergé, invitée sur franceinfo, le 6 mai 2024. (CAPTURE D'ECRAN / RADIOFRANCE)

"Ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on est responsable de la situation à Gaza" a déclaré, lundi 6 mai sur franceinfo Aurore Bergé, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, alors que débutent les Assises nationales contre l’antisémitisme.

"On a évidemment toute liberté d'opinion sur le conflit israélo-palestinien. On a toute liberté d'opinion sur la politique menée par le gouvernement israélien", mais "ce n'est pas la même chose que d'appeler à la destruction de l'État d'Israël, que de considérer illégitime la création de l'État d'Israël", a-t-elle précisé.

Le nombre d'actes antisémites recensés en France a presque quadruplé l'an dernier, à 1 676 en 2023 contre 436 en 2022, selon le ministère de l'Intérieur. Depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, le gouvernement a déployé une circulaire pour renforcer la sécurité des Juifs de France, notamment dans les écoles, universités et lieux de culte.

"Un sursaut collectif"

Aurore Bergé souhaite "un sursaut collectif". Selon elle "l'enjeu" de ces Assises de lutte contre l'antisémitisme, "c'est que chaque Français se sente directement concerné de ce que subissent les autres, notamment quand il s'agit de l'antisémitisme".

Un quart des Français juifs indiquent avoir été victimes d'actes antisémites au cours de l'année écoulée, selon une enquête de l’American Jewish Committee (AJC Paris) publiée ce week-end. La ministre regrette "une confusion en vérité sur un certain nombre de sujets où maintenant chaque Français juif devient co-responsable, coupable même de la situation qui se produit à Gaza. On n'est pas responsable de la situation à Gaza parce qu'on est juif", a-t-elle répété.

"La critique d'une politique menée par un gouvernement, quel que soit ce gouvernement, n'est pas la même chose que d'appeler au boycott d'un État, que d'appeler au boycott de personnes physiques ou qu'à la destruction carrément d'un État", a expliqué Aurore Bergé. Selon elle, "les deux se confondent. Cette haine d'Israël alimente de manière sournoise, mais malheureusement de manière évidente, la haine des Juifs dans notre pays", a expliqué la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations.

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