Zara : dans un secteur de l'habillement en crise, la maison mère Inditex augmente ses bénéfices

Zara, Bershka, Stradivarius, Massimo Dutti, toutes ces marques bien connues de vêtements appartiennent à un seul groupe : Inditex. Un géant de la mode qui se porte très bien et qui publie mercredi des résultats en hausse.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le premier magasin Zara a vu le jour en 1975 et la holding Inditex en 1985. Illustration. (JOHN KEEBLE / GETTY IMAGES EUROPE)

Le groupe Inditex, qui comprend les marques Zara, Bershka ou Stradivarius, détonne dans un secteur de l’habillement en difficulté. Dans ses résultats, publiés mercredi 11 septembre, la firme affiche 10% de plus de bénéfice net au premier semestre 2024, par rapport au même semestre 2023.

Alors que Camaïeu, Naf Naf, Kookaï ont fermé boutique, Inditex, maison mère du groupe Zara, a ainsi réalisé 2,77 milliards d'euros de bénéfice en un semestre et voit son chiffre d'affaires progresser de plus de 7%, atteignant 18 milliards d'euros. C’est un peu moins bien que l’an dernier, mais ça reste une jolie performance pour la firme espagnole.

Une entreprise aux reins solides

Le groupe a été créé il y a 60 ans par Amancio Ortega. L'Espagnol a ouvert sa première boutique de vêtements dans sa région natale en Galice, avant de lancer en 1975, le premier magasin Zara. Très vite, c’est un succès, au point qu'il crée la holding Inditex en 1985, avant d'ouvrir des magasins Zara aux États-Unis, puis un peu partout à travers le monde. Il a ainsi bâti un empire qu’il a transmis à sa fille en 2022. Aujourd’hui, Inditex, c’est 165 000 salariés, un réseau logistique solide.

Ses fournisseurs se trouvent notamment en Espagne, au Portugal, au Maroc ou en Turquie, alors que ses concurrents, eux, ont surtout concentré leurs approvisionnements sur l’Asie. Et c’est ce qui lui a permis de traverser les crises, notamment lors du Covid. Au moment de la pandémie, le groupe a plus facilement rapatrié ses productions sur des marchés vendeurs et a très vite mis en place la stratégie de fermer très tôt les magasins Zara les moins rentables. De la même façon, Inditex a eu les moyens d’investir massivement sur le numérique, et les ventes en ligne, qui représentent aujourd’hui plus d’un tiers de ses ventes.

Une fast-fashion qui a doublé H&M et Gap

Après avoir largement participé au lancement du concept "fast-fashion", qui consiste à provoquer un désir d’achats presque continu chez les clients, notamment les adolescents, le groupe résiste bien aux changements incessants de collections. Ses marques Bershka, Stradivarius sont au cœur de cette stratégie, avec des produits bon marché très en vogue chez les jeunes. Inditex s’est organisé pour pouvoir proposer en quelques semaines à peine une nouvelle offre de vêtements pas chers, là où ses concurrents, comme H&M et Gap, mettaient plusieurs mois.

Cette grande réactivité a toutefois une limite : l’éthique. Pour optimiser ses coûts de production, Inditex a longtemps détruit ses invendus. Désormais, le groupe fait attention, surtout depuis qu’en la matière, en 2023, la législation européenne s’est renforcée.

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