TotalEnergies a 100 ans : autant détesté qu'adulé, ce fleuron tricolore divise les Français

À l'occasion de cet anniversaire, des militants écologistes mènent des actions depuis quelques jours, partout en France, contre l'impact climatique du géant pétrolier et gazier. Symbole de puissance nationale, le groupe pâtit toujours d'une image paradoxale en France.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des militants de Greenpeace avec l'image du PDG Patrick Pouyanne et d'un homme affecté par le changement climatique devant le siège de TotalEnergies à La Défense, le 5 février 2024. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Le géant pétrolier fête son siècle d’existence, non sans quelques remous. Mardi 26 mars, pour célébrer cet anniversaire, TotalEnergies organisait une grande soirée privée au château de Versailles. Des militants écologistes de Greenpeace et des Amis de la Terre se sont invités, avec une banderole "Mettons fin au règne du pétrole et du gaz". Ils ont dénoncé 100 ans, non pas de production mais "de destruction".

Une image paradoxale

TotalEnergies, en France, est à la fois un symbole de réussite et un géant honni. Parmi le top 5 des compagnies pétrolières, présent dans 120 pays dans le monde, le groupe comporte 100 000 salariés, dont un tiers en France, et réalise 90% de son chiffre d’affaires à l’étranger.

Quand les prix à la pompe se sont envolés, le pétrolier a fait un carton avec son essence plafonnée à 1,99 euro le litre, mais son symbole de toute-puissance, aux profits records - 20 milliards d’euros l’an dernier - le fait percevoir comme un exploiteur de richesses et un pollueur. On se souvient du naufrage de l’Erika. Pour ces raisons, TotalEnergies suscite autant l’admiration que la détestation en France.

En 1924, création d'une société pour servir le pays

Née le 28 mars 1924, sous l’impulsion de Raymond Pointcaré, TotalEnergies était au départ la Compagnie française des pétroles. Créée sous le statut de société anonyme, son but était d'assurer l’approvisionnement de la France en pétrole.

L’entreprise lie d’ailleurs son succès à un premier puits de pétrole en Irak, en 1927, et au projet pharaonique de pipeline qui s’est ensuivi, construit à travers la Syrie, pour approvisionner l’hexagone. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise fusionne avec Elf-Aquitaine et Petrofina, elle est privatisée dans les années 2000. Et après le long règne du PDG Christophe de Marjerie, le groupe est dirigé depuis bientôt dix ans par Patrick Pouyanné. Patron inclassable, volontiers provocant, ce dernier décrit TotalEnergies comme "un bien national 100% privé".

Avenir dégagé pour TotalEnergies 

Aujourd'hui, le groupe veut accompagner la transition écologique en devenant de plus en plus une compagnie multi-énergies, avec du solaire, de l’éolien, et surtout de l’électricité. D’ici cinq ans, TotalEnergies ambitionne de se hisser parmi les 10 plus grands électriciens au monde. Et à l'horizon 2050, la firme prévoit que le pétrole ne représentera même pas 10% de ses ventes, contre 43% aujourd’hui.

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