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Superprofits, ristourne à la pompe... Après ses bénéfices record, TotalEnergies doit-il faire un geste financier ?

Le géant pétrolier TotalEnergies affiche une année 2022 record mais se défend : le groupe participe en France à l'effort.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La tour TotalEnergies à La Défense à Paris. (PHILIPPE MODOL / RADIO FRANCE)

TotalEnergies a réalisé des résultats record en 2022, avec un bénéfice net de près 20 milliards d'euros pour l'année 2022, selon les informations de franceinfo ce mercredi 8 février. Après avoir atteint près de 17 milliards d'euros de profits en 2021, le pétrolier français dévoile un chiffre record, essentiellement lié à l'activité du GNL, le gaz naturel liquéfié, qui est devenu une denrée importante avec la guerre en Ukraine. TotalEnergies en est le deuxième producteur mondial, derrière Shell.

>> TotalEnergies annonce près de 20 milliards d'euros de bénéfices pour 2022, des résultats record

Ces chiffres record tiennent essentiellement à l’activité GNL, le gaz naturel liquéfié. Avec la guerre en Ukraine, le GNL est devenu une denrée importante, et TotalEnergies est le deuxième producteur mondial derrière Shell. Le groupe a investi depuis longtemps dans cet hydrocarbure et maîtrise toute la chaîne de production. Il va d’ailleurs livrer cet été un terminal flottant de GNL au Havre.

La question de la taxation des superprofits

Mais TotalEnergies tire aussi ses très bons revenus du gaz, dont les prix ont flambé l’an dernier, sans oublier le pétrole dont le cours du baril est resté, aussi, élevé. D’ailleurs, on le voit, pour tous les grands majors du pétrole et du gaz, les bénéfices se sont envolés : 47 milliards d’euros pour Shell qui a doublé son profit en un an, 55 milliards pour ExxonMobil. TotalEnergies est un peu en dessous, notamment parce que le groupe français a perdu 15 milliards en réduisant son activité en Russie.

Avec de tels résultats, la question de la taxation des superprofits va ressurgir, d'ailleurs, Patrick Pouyanné, le dirigeant, a dit il y a quelques jours que TotalEnergies allait dépasser les deux milliards d’euros de contribution sur les superprofits en Europe et au Royaume-Uni et au niveau mondial, le montant global d’impôts et taxes que paye Total, ce sont 33 milliards d’euros. Le groupe sait qu'il est attendu au tournant : il précise qu’il paie cette année en France de l’impôt sur les sociétés, contrairement en 2021, où il n’en avait pas payé, car ses activités, notamment les raffineries, étaient déficitaires dans l'hexagone.  

Vers une ristourne ciblée ?

L’an dernier, on le sait, Total a fait des ristournes à la pompe. Est-ce qu’avec des profits pareils, le groupe va-t-il en refaire ? Ce n’est pas exclu, surtout si avec l’embargo sur les produits raffinés russes, les prix des carburants repartent à la hausse, notamment le diesel.

Le groupe réfléchit à la forme et au périmètre que ça pourrait prendre : et peut-être, comme pour le gouvernement, une ristourne ciblée. C'est, en tout cas, une façon d’améliorer sa réputation. L’ensemble des ristournes à la pompe lui avait coûté autour de 600 millions d’euros, tout en dopant la fréquentation de ses stations-essence.

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