Retraites : le gouvernement convoite une partie des excédents des caisses complémentaires pour financer le régime général

Olivier Dussopt, ministre du Travail a demandé aux partenaires sociaux de reverser certains excédents de l'Agirc-Arrco. Cette manne pouvant possiblement servir à payer la revalorisation des petites pensions du régime général.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Olivier Dussopt, le ministre du Travail. (NICOLAS TUCAT / POOL)

Bruno Le Maire a annoncé, mercredi 27 septembre, que les pensions de retraite allaient être revalorisées de 5,2% à partir du 1er janvier 2024. Ces pensions "de base" ne représentent souvent qu’une partie des retraites, il y a aussi les complémentaires, elles sont importantes et représentent entre 30 et 60% de la totalité des pensions des salariés du privé. Plus de 13 millions de retraités sont concernés. Pour ce qui est de leur revalorisation, ce n’est pas le gouvernement qui décide, mais les partenaires sociaux : ce sont eux qui gèrent les retraites complémentaires qu’on appelle Agirc-Arrco.

Les caisses pleines des régimes complémentaires

Les partenaires sociaux se retrouvent en ce moment pour discuter d'une éventuelle revalorisation. La décision doit être prise dans les tout prochains jours. Bonne nouvelle pour les retraités concernés, il semblerait que les retraites complémentaires vont effectivement être augmentées, non pas de 5,2%  mais plutôt autour de 4,7 ou 4,8% pour l’an prochain.

Cette revalorisation représente des milliards d’euros, mais à la différence du système de base, les caisses des régimes complémentaires sont pleines. Cette année, les excédents de l’Agirc-Arrco s’élèvent à quatre milliards d’euros et les réserves à plus de 68 milliards d'euros !

Des réserves que le gouvernement convoite. Olivier Dussopt, le ministre du Travail ne s’en cache pas. Pas plus tard que cette semaine, il a demandé aux partenaires sociaux de reverser une partie de ces excédents au régime général. Avec cet argument : en faisant travailler les gens plus longtemps, la réforme des retraites du gouvernement permet de faire entrer de l’argent dans les toutes caisses de retraite, y compris de celles des complémentaires. Il faut donc partager, introduire de la solidarité entre les régimes.

Bras de fer entre le ministre et les partenaires sociaux 

Mais les partenaires sociaux ne sont pas d’accord avec cette idée. Cette éventuelle ponction les fait bondir. Ils arguent qu’ils n’ont pas voulu cette réforme des retraites et ils estiment que s’ils ont de l’argent, c’est parce qu’ils gèrent bien les comptes.

Le bras de fer est engagé et Olivier Dussopt les a menacés. Si les partenaires sociaux ne vont pas dans le sens du gouvernement : "Il y a un projet de loi de finances de la sécurité sociale qui peut permettre d’avancer sur le sujet...", c'est-à-dire de ponctionner l’Agirc-Arrco. Pour payer, par exemple, les 14 milliards d’euros que coûtent les 5,2 % de revalorisations des pensions annoncées mercredi.

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