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Pourquoi l'emploi tient-il en France alors que la croissance s'essouffle ?

Selon l’Insee, 90 000 postes ont été crées au troisième trimestre dans le secteur privé en France. Malgré une activité qui ralentit, l’emploi résiste bien. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une agence Pôle emploi à Bordeaux (Gironde). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

La France est un pays de services, or, les activités les plus touchées par la crise, sont celles liées à l’industrie. Elles pâtissent de coûts de l’énergie très élevés, ce qui entraine des baisses de la production, alors que du côté de la restauration, du luxe, du tourisme, du commerce, malgré la hausse des prix, il y a toujours de la demande. On est même parfois encore dans le rebond de l'après Covid et les entreprises continuent de recruter. Dans ces secteurs, la productivité baisse mais au profit de l'emploi. Un exemple pour bien comprendre : dans la restauration et l’hôtellerie, l’organisation du travail a changé, ce n’est plus le même employé, comme avant, qui reste toute la journée avec des grandes coupures entre les services. Maintenant, il y a plusieurs personnes, ce qui crée des embauches.   

Il y a aussi l’apprentissage  qui est comptabilisé dans l’emploi salarié, puisque l’alternant ou l’apprenti a un contrat de travail. Selon l’Insee, c’est loin d’être négligeable : l’apprentissage représente un tiers des emplois créés. Il faut dire que ces dernières années, le gouvernement a largement encouragé ce dispositif, n’hésitant pas à distribuer les aides aux entreprises pour qu’elles embauchent des jeunes. On s’attend à un million d’apprentis cette année, autant de jeunes qui ne pointent pas à Pôle emploi

Est-ce que ça va durer ?

L’Insee et les économistes sont prudents car les nuages s’accumulent sur l’économie mais ils notent que les chefs d’entreprises ont tendance à garder leurs employés même s’ils ont moins de travail à leur faire faire, car ils savent que s'ils perdent les compétences, c'est très difficile, ensuite, de recruter. Les dispositifs de soutien du gouvernement permettent aussi d’éviter des vagues de licenciements.

Prenez le chômage partiel, par exemple, chez Duralex, 250 salariés sont en chômage partiel alors que l’entreprise a stoppé sa production pour cinq mois à cause des prix de l’énergie, ça coûte trop cher de faire tourner les usines. C’est un exemple parmi d’autres mais ça permet d’amortir les trous d’air. Bien sûr, il ne faut pas que ces trous d’air durent trop longtemps ou qu’ils soient trop nombreux, sans quoi, le taux de chômage finira bien par remonter.

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