Les enseignes ont bien du mal se passer du catalogue papier

À partir de janvier, terminé les catalogues papier systématiques dans les boîtes aux lettres de Paris et Lyon, ce qui représente 35 magasins Carrefour au total. Les clients qui voudront encore recevoir un exemplaire papier devront en faire la demande. Les autres sont invités à les consulter sur le site web de l’enseigne, par mail, ou via les applications WhatsApp ou Facebook. Pour toutes les autres régions, rien ne change : Carrefour continuera de distribuer 900 millions de catalogues par an, l’enseigne ne va pas généraliser le passage à zéro papier tout de suite. 

Carrefour espère économiser 1 000 tonnes de papier par an pour des raisons écologiques, éviter le gaspillage, mais aussi  parce que le prix du papier a augmenté de 15% cette année.  

Carrefour fait un pari risqué

Ce n’est pas simple de se passer totalement du catalogue papier parce que la bascule sur le digital risque de faire perdre des clients à Carrefour. Du fait de la fracture numérique, certains consommateurs n’auront pas accès aux informations de l’enseigne. Ils n’auront pas le réflexe de consulter sur ordinateur ou sur leur téléphone. Et pour la grande distribution, le catalogue papier reste un élément capital pour attirer les clients dans les magasins et pour doper les ventes. Selon les études, sans prospectus, la fréquentation d’un magasin peut chuter jusqu’à 20%.  

D'autres enseignes font aussi des efforts

En même temps, les consommateurs ont conscience qu’il faut réduire l’empreinte écologique. C’est le cas des plus jeunes notamment, très sensibles à l’argument écologique. Du coup, la plupart des marques essaient de réduire leur consommation de papier. Leclerc, Auchan font des expérimentations pour limiter leur recours au catalogue. Monoprix ne met plus de tracts dans les boîtes aux lettres de façon automatique. Casino dit avoir réduit 40 % le nombre de prospectus papier depuis 2019. Depuis cet été, Système U a aussi basculé dans la dématérialisation de ses tickets de caisse. Il n’empêche, la majorité des enseignes est encore loin, très loin de se passer totalement du vieux et bon catalogue.