Les annonces de Jean Castex n'ont pas calmé la grogne des commerçants
Le confinement est donc parti pour durer : pas de réouvertures de commerces avant le 1er décembre, au mieux. Pour les bars et les restaurants, aucune date de réouverture n'a été fixée et tout un pan de l’économie restera sous perfusion.
Comme à chaque fois lorsqu’il annonce un renforcement des mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus Covid-19, le gouvernement ajoute des aides aux aides et dépense sans compter pour éviter les faillites en cascade. Mais le problème c’est que cela ne remplace pas l’activité.
Les 200 000 commerçants et artisans fermés ne rêvent que d’une chose : travailler, produire, vendre. Ils demandaient une date de réouverture ferme, si possible avant la fin novembre, pour inclure le Black Friday, cette journée de soldes en ligne, et pour sauver la période des achats avant Noël. C’est peine perdue. Jeudi 12 novembre, Jean Castex leur a répondu au conditionnel, par une possible réouverture le 1er décembre. Optionnelle, incertaine, sur la base d'un protocole renforcé et encore, pas pour tous !
Bruno Le Maire temporise
En attendant, Bruno Le Maire va lancer des discussions avec les commerçants et restaurateurs pour organiser les futures réouvertures. C’est une façon de les faire patienter, de temporiser. Bruno Le Maire leur propose de travailler sur le renforcement de la jauge dans les boutiques, sur des dispositifs de prises de RDV dans les commerces. Il veut aussi lancer une consultation avec les secteurs dans lesquels le port du masque est difficile à porter, comme les salles de sport ou la restauration… Mais cela ne calme pas la grogne. Loin de là. Parce que depuis le début du reconfinement, depuis 15 jours, Bercy a déjà multiplié ce type de discussions, avec les organisations patronales, les fédérations des commerçants, celles de la restauration, des grandes surfaces.
Et le ministre de l’Économie a perdu l’arbitrage jeudi. On sait que jusqu’au dernier moment, Bruno Le Maire a plaidé pour une réouverture de certains commerces non essentiels, il a bataillé auprès de Matignon et de l’Élysée pour assouplir les mesures et permettre une réouverture très encadrée fin novembre de certaines boutiques face au camp qui milite pour la priorité au tout sanitaire, il n’a pas été entendu.
De fait, vendredi matin, en plus de leur colère, les milieux économiques se retrouvent avec un interlocuteur affaibli. Et c’est une vraie rupture. Dans cette crise jusqu’alors, Bruno Le Maire avait endossé le costume de "sauveur" des entreprises, il avait pesé au sein de l’exécutif pour faire adopter ses vues. Faut-il y voir le signe d’une rivalité qui monte entre Bruno Le Maire et Jean Castex ? C’est pour le coup une histoire politique.
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