Le décryptage éco. Service de rencontres, fonction "crise" : Facebook tente de se refaire une santé après l’affaire Cambridge Analytica
Après avoir été violemment critiqué lors de l’affaire Cambridge Analytica pour avoir vendu les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs à des fins politiques, Facebook tente de se diversifier pour se refaire une santé;
Facebook, le premier réseau social mondial se lance sur le marché des sites de rencontres, surfant sur le créneau de ses 200 millions d’utilisateurs célibataires. C’est ce qu’a annoncé son fondateur Mark Zukerberg à l'occasion de sa conférence pour les développeurs organisée à San José (Californie). Facebook va proposer ainsi un service de rencontres, "non pas pour faciliter les rencontres ponctuelles", a expliqué le PDG, mais "pour aider les gens à bâtir des relations durables" ! Ces annonces interviennent curieusement au moment où Facebook est accusé de ne pas protéger ses données, violemment mis en cause dans l’affaire dite Cambridge Analytica pour avoir vendu les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs à des fins politiques.
Une réponse au scandale
Mais, justement, cette diversification des activités, ce nouveau service de rencontres, se veut une réponse au scandale, selon Mark Zuckerberg. Lequel a insisté, lors de sa présentation, sur l'objectif de Facebook "de s'assurer de la sécurité des utilisateurs". La marque dit avoir réduit le volume de données que les développeurs peuvent demander aux gens de fournir. Mark Zuckerberg cherche à se refaire une santé : dans cette même conférence, le PDG a aussi a annoncé que Facebook allait se doter d’une fonction "crise" pour permettre aux utilisateurs du réseau de partager des informations à un moment de crise, comme la montée des eaux, une attaque terroriste, un incendie. Dans cet esprit, une fonction "don du sang" va aussi être mise en place pour permettre aux volontaires de trouver un centre à proximité plus facilement…
Le titre, chahuté, a repris de la valeur mardi
Le réseau social aux deux milliards d’utilisateurs n’est pas pour autant sorti du scandale, loin de là. Car après avoir été sommé de s’expliquer devant le congrès américain, Mark Zukerberg pourrait venir parler fin mai devant le Parlement européen. Une commission parlementaire britannique veut également l’entendre, sur le scandale Cambridge Analytica. Mais si l’image de Facebook en a pris un coup, cela ne s’est pas ressenti sur les résultats économiques de la firme. Son chiffre d’affaires a atteint près de douze milliards de dollars rien qu’au premier trimestre ! Et si le titre a été chahuté en Bourse, lors de la révélation du scandale, il a vite repris de la valeur : mardi, après la présentation du nouveau service de rencontres, l’action a encore a progressé. En revanche, les affaires sont les affaires : les concurrents, eux, ont immédiatement trinqué. Ainsi, après l’annonce de Facebook, Match Group, qui détient Tinder, un des principaux sites de rencontres aux États-Unis, a vu son action dégringoler de 22% !
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