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Le décryptage éco. Orange mis en demeure par le gendarme des télecoms

L'autorité de régulation des télécoms déplore une "dégradation progressive de la qualité de service" de l'opérateur.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des piétons passent devant une boutique de l'opérateur téléphonique Orange à Lille (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

L'autorité de régulation des télécoms rappelle à l'ordre l'opérateur Orange. L'Arcep met en demeure le groupe téléphonique de respecter son obligation de qualité de service, faute de quoi, il y aura des sanctions financières.

La décision a été prise après signalement par des clients et des collectivités territoriales d'une dégradation progressive de la qualité de service en matière de téléphonie fixe. C'est ce qu'explique le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, dans le Figaro Economie mercredi 24 octobre. Sébastien Soriano affirme être confronté à un "déluge" d'alertes de clients, d'élus et même du défenseur des droits Jacques Toubon. Un exemple : au premier trimestre, plus de 80% des dérangements d'abonnés ont été traités dans les 70 heures au lieu des 48 heures prévus par le cahier des charges fixé à Orange en tant qu'opérateur universel.

Une sanction qui pourrait s'élever à 1 milliard

Le groupe est mis en demeure de respecter l'intégralité de son cahier des charges au plus tard dès la fin 2018, faute de quoi le groupe s'expose dès l'an prochain à une sanction pouvant atteindre 5% de son chiffre d’affaire annuel national, ce qui ferait un milliard d'euros. Si les problèmes persistent l'amende monterait à 10%

Orange dit être conscient des difficultés rencontrées par les usagers. Il invoque des facteurs indépendants de sa volonté qui se sont multipliés ces derniers mois comme les aléas météorologiques, des vols de câbles ou de travaux. Ces problèmes touchent essentiellement les zones rurales, les zones éloignées.

Sanction ou punition ?

Le souci de l'Arcep est de défendre les intérêts des clients et des collectivités. Mais mettre sa menace à exécution serait handicaper un peu plus l'opérateur téléphonique qui doit par ailleurs, comme ses concurrents, investir pour réduire la fracture numérique. Entretenir le réseau en cuivre comme le demande l'Arcep, c'est bien, mais il faut aussi préparer les réseaux du futur, avec la fibre : améliorer le service 4G pour l'internet à haut débit, qui laisse encore à désirer dans beaucoup d'endroits en France, penser à la 5G pour l'internet très haut débit qui servira à connecter entre eux les hôpitaux, les entreprises, etc.

Les opérateurs téléphoniques investissent 9 milliards d'euros par an pour étendre leur couverture du territoire. L'Arcep est dans son rôle, mais il faudrait peut-être penser aussi à toiletter la législation en vigueur. Quand un opérateur veut installer un pylône pour couvrir une zone, il faut en France aujourd'hui entre 15 et 18 mois contre quatre à cinq mois ailleurs en Europe. 18 mois en France... le temps de passer toutes les étapes administratives, répondre aux enquêtes d'utilités publiques, etc. Les élus veulent un réseau parfait mais beaucoup moins des pylônes qui ne plaisent pas à leurs administrés.

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