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Le décryptage éco. Les craintes du FMI pour 2017

Le FMI ne voit pas l’année 2017 avec des lunettes roses. En présentant hier ses prévisions pour l’an prochain, l’institution s’est montrée très pessimiste. Pas de grande menace, mais de nombreuses incertitudes mondiales et une économie atone loin  de renouer avec la croissance des années 2000.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Mur du FMI à Washington (ZACH GIBSON / AFP)

Avec une prévision de 3, 1 %, la croissance mondiale continuera de patiner en 2017, à commencer par la France. Prévisions revue à la baisse pour cette année à 1,3 point de croissance et 1,4 l’an prochain, ça n’est pas terrible. Le Brexit, qui mine en ce moment la livre sterling, va peser sur une économie de la zone euro déjà atone. Huit ans après la crise, le malade a toujours des symptômes : dette des Etats, chômage,  salaires qui stagnent, démographie en berne, réformes structurelles qui restent à faire et secteur bancaire au pied d’argile avec la Deutsche Bank et les banques italiennes. Même la croissance allemande devrait perdre du terrain l’an prochain. Le Brexit dur de Teresa May a aggravé les craintes sur les futures relations de l’Europe avec son ex-partenaire.

 

Theresa May n’est pas la seule qui inquiète le Fonds monétaire international, il y a aussi un certain Donald Trump

Trump, le nom n’est pas prononcé mais on comprend que les déclarations du candidat républicain inquiètent. Trump ne rate jamais une occasion de tirer sur le libre-échange et parle de rétablir les droits de douanes. Les économistes allemands le voient même comme une menace pour l’économie mondiale, capable d’un bras de fer commercial avec l’Europe et surtout avec la Chine. Ce retour du protectionisme se retrouve non seulement chez Trump mais aussi chez sa rivale Hilary Clinton, opposée à un traité de libre-échange avec l’Asie du Sud Est, et les Etats Unis avec une croissance prévue de 1. 7 %, à peine mieux que la zone Euro, ne tirent l’économie du monde. Ce protectionnisme que l’on voit aussi en Europe est même qualifié de faute économique flagrante par la patronne du fonds, Christine Lagarde. L’institution dénonce la rhétorique anti-commerce et mais aussi anti-migrants qui sont la marque de nombreuses politiques et campagnes électorales.

Chez les émergents, quid de la Chine et de la Russie ?

La croissance chinoise devrait afficher 6, 6 % cette année, c’est bien mais les dettes des entreprises explosent sans que rien ne soit fait pour les freiner. L’Amérique du Sud est minée par la crise brésilienne. Et nombre d’émergents, qui tiraient jusque-là l’économie mondiale, sont en récession. Seule demie bonne nouvelle de 2016, l’économie russe se stabilise grâce à la récente hausse des prix du pétrole dont elle est très dépendante mais les sanctions économiques sont toujours là tout comme la récession. Même l’Afrique sub-saharienne devrait voir sa croissance freiner. La crise économique mondiale de 2008 n’a pas effacé ses traces, elle favorise l’émergence de l’idée de dé-mondialisation, fruit de peurs et de replis sur soi, qui aux yeux de l’institution, sont  pénalisants pour l’ensemble du Monde.

 

 

 


Les craintes du FMI pour 2017 par franceinfo

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