Le décryptage éco. Journée de solidarité, un salarié sur trois travaille ce lundi de Pentecôte
Ce lundi de Pentecôte est férié pour les uns, travaillé pour les autres. Cette journée de solidarité, née après la canicule de 2003, a déjà rapporté 30 milliards d'euros.
Lundi de Pentecôte, un jour férié pour les uns, travaillé pour les autres, mais une journée de solidarité pour tout le monde. Lancée en 2004, après la canicule de 2003, pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées et handicapées, cette journée est toujours suivie, mais de manière mitigée.
L'initiative est née après la canicule meurtrière de 2003. C'est le Premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, qui en est à l'origine. Depuis sa création, cette journée de solidarité a rapporté quelque 30 milliards d'euros à la caisse créée pour l'occasion (la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie). En 2017, on en attend près de 2,5 milliards. Cette journée travaillée a créé la polémique, au point de redevenir un jour férié en 2008, mais à la carte. Depuis, outre les professions libérales qui n'y sont pas contraintes, le caractère férié ou travaillé de ce lundi est laissé à l'appréciation de l'employeur.
Une application à la carte
Depuis 2008, les entreprises ont la liberté de choisir la date et les modalités pour organiser cette journée de la solidarité. Elles peuvent, par exemple, proposer à leurs employés de travailler un autre jour férié (sauf le 1er mai). Les salariés peuvent opter pour une journée de RTT, y consacrer un jour de congé payé, ou tout simplement fractionner le temps sur l'année. Dans tous les cas, les entreprises doivent reverser 0,3 % de leur masse salariale.
La contribution de solidarité pour l'autonomie touche également la fiscalité du capital (actions en bourse, par exemple) mais pas l'épargne populaire comme le Livret A. Depuis 2013, les retraités imposables y sont également assujettis.
60% de la contribution de solidarité pour l'autonomie sont destinés à la prise en charge des personnes âgées, 40% sont consacrés aux personnes handicapées. Les 60% consacrés aux personnes âgées (1,4 milliard d'euros estimés cette année) sont partagés entre les conseils départementaux et les établissements médicaux-sociaux. Les 40% bénéficiant aux personnes handicapées (950 millions) partent également vers les conseils départementaux et les structures spécialisées.
Cette année encore, qu'elle soit de Pentecôte ou pas, cette journée de solidarité poursuivra son œuvre, mais sous surveillance syndicale. La CFTC, par exemple, a lancé vendredi un mot d'ordre de grève pour protéger les salariés que tout employeur voudrait faire travailler gratuitement ce lundi, ou un autre jour dans l'année, au nom de cette solidarité. La CFTC dénonce également ce qu'elle considère comme des aberrations, notamment le fait que les professions libérales ne soient toujours pas concernées par cette journée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.