Lundi de Pentecôte : journée de solidarité ?
Cette question fait partie des serpents de mer budgétaires.
Et plus les gouvernements successifs attendront, plus cette question sera explosive, à cause évidemment du vieillissement de la population.
Aujourd’hui, on compte un million 100 mille personnes âgées dites dépendantes, c’est-à-dire qui ne sont pas autonomes et doivent faire l’objet d’une prise en charge médicalisée, à domicile ou en maison de retraite. C’est un peu moins de 7% des plus de 60 ans. Et bien selon l’insee, le nombre de personnes dépendantes va doubler d’ici à 2060.
La question du financement de la dépendance est donc une bombe à retardement économique. Puisque la prise en charge de toutes ces personnes à un coût.
Il évalué aujourd’hui à près de 30 milliards d’euros par an, aux deux tiers endossée par l’état.
Créer une cinquième branche de la Sécurité sociale
Pour financer spécifiquement ce risque. Une idée qui a déjà été évoquée par Nicolas Sarkozy et même par François Hollande mais le chantier est toujours remis à plus tard.
Autre piste, pourquoi ne pas créer une 2e journée de solidarité sur le modèle donc de la Pentecôte qui a rapporté près de 2 milliards et demi d’euros l’an dernier.
Mais la mesure ne serait pas populaire, ni auprès des salariés ni des entreprises.
Les retraités de leur côté sont mis à contribution depuis 2013 et la création d’une taxe spécifique sur les pensions.
Il y a bien une dernière piste, même si elle est encore tabou, c’est le développement de l’assurance privée.
Elle existe déjà sauf que le marché n’est pas énorme pour l’instant ; Fin 2013, 5,7 millions de Français étaient assurés pour la dépendance, souvent par le biais de leur complémentaire santé. les souscriptions individuelles elles sont en baisse et souvent très complexes. Alors il faudra sans doute les rendre plus simples, améliorer les couvertures, le tout encadré par l’Etat.
Pourquoi ne pas par exemple mettre en place des assurances obligatoires, sur le modèle d’une assurance auto ou habitation. Mais pour l’instant, il y a comme un déni plus ou moins conscient du risque. L’insee l’explique par l’éloignement entre la prise de décision de souscrire une assurance et la survenue du risque. Comme si la dépendance, cela n’arrivait qu’aux autres.
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