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Le décryptage éco. Hausse des tarifs EDF : pourquoi le gouvernement donne son aval sans attendre

Pas de décalage dans le temps de la future augmentation des tarifs EDF. Une augmentation de 2,4% fixée au 1er février. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une facture EDF. (MAXPPP)

Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de 2,4% la semaine prochaine, le 1er février. Franceinfo en a eu la confirmation. Cette fois le gouvernement n’attendra pas pour appliquer la hausse. En matière de tarifs réglementés, il y a un procédé très encadré : chaque année, la commission de régulation de l’énergie, la CRE propose au gouvernement une évolution des tarifs de l’électricité. Il a ensuite un délai de trois mois pour suivre cette recommandation.

L’an dernier, souvenez-vous, le gouvernement avait décidé de ne pas augmenter les tarifs de l’énergie en plein hiver. Il avait pris les trois mois réglementaires et attendu juin pour relever les prix. Il faut dire qu’on était en pleine crise des "gilets jaunes". la question du pouvoir d’achat était au cœur du débat, on parlait beaucoup énergie, taxe carbone, etc. Là, on est certes dans un autre conflit social majeur, mais il porte sur les retraites. Le gouvernement ne juge pas utile d’attendre pour dégainer les 2,4% de plus sur les tarifs réglementés, c’est-à-dire sur les tarifs bleus résidentiels des particuliers mais aussi les petits professionnels. Cela concerne 28 millions d’abonnés EDF. Et pour une facture moyenne, ça représente grosso modo une augmentation de 21 euros sur l’année. Pour faire passer la pilule, l’exécutif explique que la hausse de cette année est beaucoup moins forte que l’an passé, où on était presque à 6%. Là, c’est deux fois moins.  

Même méthode pour calculer la hausse

Le mode de calcul est toujours le même, il prend en compte plusieurs facteurs : les coûts d’exploitation des centrales nucléaires, les coûts de transport, le prix du pétrole, les taxes et la fiscalité etc. Mais, dans les 2,4 % de cette année, il y a une grosse part liée au décalage de l’an dernier. Quand nous parlons d'une grosse part, en fait, c’est plus de la moitié de la hausse qui s’explique par les trois mois pris par le gouvernement en 2019. Autrement dit, on paie aujourd’hui le décalage passé, le manque à gagner. D’où la décision du gouvernement, cette fois, de ne pas jouer sur le calendrier, parce que les rattrapages coûtent de l'argent.  

Des contestations à venir

Les associations de consommateurs vont sans doute monter au créneau, surtoût que c’est la troisième hausse des tarifs réglementés en moins de huit mois. On l’a oublié mais il y en avait aussi eu une plus petite en août dernier, d’1,2%. Ce qui risque de se passer, c’est que les consommateurs vont faire jouer la concurrence, en allant chez un autre opérateur qu’EDF. C’est possible depuis une dizaine d’années, et il y a déjà plus d’une centaine d’acteurs sur le marché. Pour l’électricité, on estime qu’un quart des ménages français sont déjà passés chez d’autres fournisseurs qu’EDF.

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