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Le décryptage éco. Coronavirus : les compagnies aériennes françaises inquiètes après la décision de Donald Trump

Plus de vols entre l'Europe et les USA sur décision de Donald Trump à cause du coronavirus. L’Amérique reste une des premières destinations de tourisme des Français, on y va aussi pour les affaires, pour des échanges universitaires et pour des colloques. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Trump s'adresse aux américains et donne ses nouvelles consignes par rapport au conoravirus, depuis Washington, le 11 mars 2020.  (DOUG MILLS / POOL)

Donald Trump suspend de tous les voyages entre l'Europe et les États-Unis pour 30 jours. Quelles vont être les conséquences pour les compagnies aériennes françaises voire européennes ?


Cela va compliquer encore un peu plus la donne pour ces compagnies aériennes, parce que l’Europe et les États-Unis sont étroitement liés. L’Amérique reste une des premières destinations de tourisme des Français, mais on y va aussi pour les affaires, pour des échanges universitaires, des colloques
Rien que la ligne Paris-New York est une des plus fréquentées au monde. Chaque année, près de deux millions de passagers l’empruntent. Une dizaine de compagnies aériennes la desservent, dont Air France, c’est une de ses lignes phares. Pour la compagnie française, cela va représenter un énorme manque à gagner alors qu’elle a déjà perdu des centaines de millions d’euros avec la suspension des vols vers l’Asie ou même l’Italie. Avant la décision de Trump, Air France avait déjà annulé, en mars, 3 600 vols.
Depuis début le début du mois, le trafic aérien dans l’hexagone a déjà baissé de 20%. C’est le calcul de l’Union des aéroports français (UAF).

Le secteur de l’aérien en danger

Il est résilient, il en a vu d’autres, mais c’est vrai que le raz-de-marée est tel, qu’on s’attend à des faillites. En fait, le coronavirus risque surtout de signer l’arrêt de mort des compagnies les plus fragiles : Flybe, la compagnie britannique, a tiré le rideau la semaine dernière mais "sur la cinquantaine de compagnies françaises, il faut s’attendre à une ou deux défaillances",  c’est ce que prédit par exemple le patron d’Air Caraibes, Marc Rochet, dans le journal Le Parisien jeudi 12 mars. Les grosses compagnies vont s’en sortir, non sans y laisser des plumes. C’est pour ça qu’elles en appellent à l’État.

Réunion importante jeudi pour trouver une solution

Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, et la secrétaire d’État à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, reçoivent tous les acteurs du transport, aujourd’hui. Les patrons de compagnies aériennes leur demandent d’étaler les cotisations sociales et les taxes. Le gouvernement a déjà accepté une certaine souplesse dans d’autres filières. Alors, pourquoi pas. Les compagnies espèrent un coup de pouce,
avant de pouvoir se rattraper cet été quand le trafic repartira. À condition que le coronavirus ne soit plus qu’un mauvais souvenir !

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