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Le décryptage éco. Comment définir une offre d’emploi "raisonnable" ?

Le gouvernement et les partenaires sociaux se retrouvent vendredi au ministère du Travail autour de la question : comment déterminer une offre raisonnable d’emploi ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une personne au chômage  avec un conseiller Pôle emploi dans un bureau à Montpellier (Hérault). (PASCAL GUYOT / AFP)

Comment déterminer une offre "raisonnable" d’emploi ? C’est un des sujets sur lequel le gouvernement et les partenaires sociaux vont devoir s’accorder. Ils se retrouvent vendredi 21 septembre au ministère du Travail pour en parler. 

Quand vous êtes inscrit à Pôle emploi, vous avez des droits – la possibilité d’avoir une indemnité – mais vous avez aussi des devoirs, vous êtes tenu d’accepter les offres d’emploi que l’on propose. C’est Nicolas Sakozy le premier qui a introduit cette notion de l’offre raisonnable d’emploi, en août 2018. En précisant offre "raisonnable" car la proposition d’emploi doit être compatible avec vos qualifications et vos compétences professionnelles, sous entendu vous n’êtes pas forcément obligé d’accepter un job dans la restauration quand vous êtes horticulteur. Il y avait aussi des critères de salaire : le poste devait être suffisamment proche – entre 85 et 95% – de votre rémunération antérieure. Et puis des notions de distance. Ainsi, on pouvait refuser un poste à 300 km mais pas à moins de 30 kilomètres ou d’une heure de transports en commun de son domicile. Nous parlons au passé car ça a déjà un peu changé. Il faut dire que dans les faits, cette définition ne marchait pas.

Du raisonnable désormais au cas par cas

Le gouvernement a retouché l’offre raisonnable d’emploi cet été. Il a gardé cette obligation d’accepter une offre raisonnable mais dans la loi  "Avenir et formation professionnelle" de Muriel Pénicaud votée en août, il a enlevé les critères de distance, de salaire. Il a décidé de personnaliser l’offre raisonnable, de faire du cas par cas. Autrement dit, maintenant le chômeur définit lui-même avec son conseiller Pôle emploi quand il le rencontre lors des premiers rendez-vous ce qu’est une définition raisonnable d’offre d’emploi pour lui, ce qui peut lui correspondre : temps plein, temps partiel, secteur d’activité, type d’emploi, zone géographique… Les éléments pourront être plus nombreux, plus larges mais ils seront discutés avec l’intéressé lui-même. Ils ne seront plus fixés au niveau national

Un meilleur fonctionnement

Le gouvernement, en tout cas, se montre déterminé. Avant on pouvait refuser deux offres d’emplois raisonnables avant d’être sanctionné, maintenant on ne peut refuser qu’une fois. Les pénalités ont été durcies. La principale étant une baisse ou une suppression des allocations chômage quand on en touche, voire une radiation.
Le barème va être discuté avec les partenaires sociaux mais le gouvernement veut aller encore plus loin en renforçant par exemple les contrôles des demandeurs d’emploi. Mais aussi en proposant un meilleur accompagnement des inscrits à Pôle emploi, des aides à la formation, à la reconversion pour changer de métier etc. 

Faire baisser le chômage à la fin du quinquennat

Le Premier ministre Edouard Philippe l’a redit jeudi sur France Inter, il veut en finir avec ce paradoxe : un taux de chômage qui stagne à 9% de la population active alors que dans le même temps, il y a des emplois non pourvus.

Le gouvernement se dit prêt à intervenir sur tous les paramètres et à changer les règles d’indemnisation chômage – même si c’est difficile à faire passer – c’est en tout cas ce dont il va discuter aujourd’hui avec les syndicats et le patronat.

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