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Le décryptage éco. Ce que prépare le gouvernement pour l'hôpital

Pour répondre à la mobilisation des soignants, le gouvernement va présenter un plan massif de soutien à l'hôpital public. L'hôpital public va-t-il bénéficier d'une rallonge budgétaire ? La piste est sérieuse. Pourquoi ? Le décryptage de Fanny Guinochet (L’Express). 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Enseigne du centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), juillet 2019. Photo d'illustration. (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN / RADIO FRANCE)

Les agents hospitaliers sont mobilisés pour avoir plus de moyens . Emmanuel Macron a promis un plan massif de soutien pour l’hôpital public. Selon des informations du Journal du dimanche, dont franceinfo a eu confirmation, le gouvernement envisage de desserrer le budget côté dépenses hospitalières. Comment ?

Chaque année, l’État décide d’une enveloppe de dépenses de santé qu’il s’engage à rembourser via la Sécu. C’est ce qu’on appelle l’Ondam, l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Et grosso modo, c’est une enveloppe à plus de 200 milliards d’euros et chaque année, l’État fixe un objectif, une limite à ne pas dépasser pour ces dépenses de santé, car elles explosent avec le vieillissement de la population et le coût des innovations thérapeutiques. Une partie de cette enveloppe concerne les dépenses de santé de ville, c’est-à-dire les médecins que vous allez voir dans leur cabinet, et une partie est consacrée à l’hôpital public. Face aux mobilisations des personnels soignants, des urgences, des médecins, le gouvernement réfléchit donc à assouplir les limites de cette enveloppe pour les hôpitaux. Le JDD évoque une hausse de 0,3% des dépenses autorisées : 0,3%, cela signifie une rallonge de 600 millions d’euros ou plutôt, si on veut être précis, cela veut dire la possibilité pour les hôpitaux publics de dépenser 600 millions d’euros de plus cette année, tout en étant assurés d’être remboursés par la Sécu.  

Rien n’est tranché

Permettre aux hôpitaux de dépenser plus que ce qu’avait prévu l’État, au départ, est une option très sérieuse. La question, selon nos informations, c’est plutôt de définir le montant de cette rallonge. Les hôpitaux n’y arrivent plus, ils n’arrivent plus à faire face aux dépenses courantes, à acheter des équipements, par exemple des machines pour faire des radios, mais aussi du matériel de soins et la plupart d’entre eux croulent, du coup, sous les crédits. On estime la dette globale des 800 hôpitaux publics, aujourd’hui, à 30 milliards d’euros.  

La reprise ou non par l’État de cette dette fait débat

Le ministère de la Santé pousse pour que l’État reprenne à son compte ce fardeau, un peu comme il l’a fait, l’an dernier, avec la dette de la SNCF, cela redonnerait des marges de manoeuvre aux hôpitaux, Jusqu’à présent, Bercy était plutôt contre, estimant que la France est bien assez endettée comme ca mais dimanche17 novembre, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’est dit "ouvert à toutes les solutions", prêt "à mettre le paquet sur l’hôpital" . Va-t-il y avoir une reprise de la dette ? Au moins partielle ? On en saura plus, mercredi, quand le Premier ministre présentera le plan hôpital.                      

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