Le décryptage éco. Canicule : quel impact économique ?
La canicule s'est installée sur la France. Elle pose des problèmes de santé publique mais aussi économiques. Si elle réjouit les fabricants et vendeurs de climatiseurs, la chaleur pèse sur la productivité. L'impact est prouvé sur le long terme.
La météo sera-t-elle un jour incluse dans le calcul du PIB, la richesse nationale ? La météo comme nouvel indicateur de croissance ? La question est de savoir jusqu'où les variations de température influencent directement l'activité économique. L'Organisation internationale du travail, l'OMS et le MIT – le Massachusetts Institute of Technologie, basé à Boston aux Etats-Unis – ont mené l'enquête et la réponse est… positive. Dans les deux sens : quand il fait plus chaud, ou plus froid, que les températures moyennes observées, l'économie s'en ressent nettement.
Economies développées et pays en développement concernés
Les chercheurs de l'institut de Boston se sont penchés sur des données remontant jusqu'à 40 ans et en concluent que la productivité baisse environ de 1,5% par degré supplémentaire au-delà de 15° par jour. En clair : c’est au-delà de 15° que la donne change. Cela vaut aussi dans l'autre sens, quand il fait très froid. Ce qui impacte sensiblement les taux de croissance des pays situés dans les zones dont le climat n’est pas tempéré. Impact également sur les revenus : quand la température annuelle moyenne augmente de 1°, le revenu par tête baisse de 1 à 2%. En résumé, les institutions internationales chiffrent à 2 000 milliards de dollars par an le coût global au niveau économique mondial d’ici à 2030. Dans des secteurs comme l’agriculture et le bâtiment, la productivité pourrait baisser de 20% dans la dernière moitié du XXIe siècle.
Quel impact sur l’activité économique française ?
Environ 70% de nos entreprises sont météo-sensibles. On peut donc attribuer à des secteurs précis, ou directement des produits, une température qui déclenche le réflexe d'achat du consommateur. En ce qui concerne les boissons, les spécialistes de ce que l'on appelle le "météo-marketing" affirment que la consommation de bière ou de vins rosés s'envole quand le thermomètre affiche plus de 22°. Quand on dépasse les 27°, cette consommation stoppe au profit des boissons non alcoolisées et non sucrées. Ce sont des données importantes pour les producteurs de sodas, l'industrie toute entière et les économistes, au premier rang desquels les conjoncturistes qui intègrent ces informations dans leurs études de perspectives.
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