Le décryptage éco. Avec le télétravail, les cyberattaques se multiplient
La ville de Marseille, l'AP-HP victimes de cyberattaques, tout dernièrement la compagnie aérienne Easyjet, avec les coordonnées bancaires de 2 000 clients piratés. Ces cyberattaques risquent de se multiplier. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
La compagnie aérienne Easyjet a été victime d’une cyberattaque. Les pirates informatiques ont accédé aux données personnelles de près de neuf millions de clients. Les pirates ont réussi à se procurer les adresses mail et des informations sur les voyages de millions de personnes. Et pour plus de 2 000 d’entre elles, ils ont même obtenu les cordonnées de leurs cartes bancaires. Easyjet précise que c’est "une attaque hautement sophistiquée" mais c’est pénalisant pour les clients évidemment. Et pour la réputation de la compagnie low-cost, déjà fragilisée par l’épidémie, qui apparaît comme incapable de sécuriser ses données.
Au-delà, cette affaire montre surtout la grande vulnérabilité des entreprises face aux cyberattaques. Les cyberattaques se sont multipliées pendant cette pandémie. Plusieurs grandes institutions en ont fait les frais : la ville de Marseille ou encore les hôpitaux de Paris. Heureusement, sans que les soins ne soient perturbés.
Les entreprises ne sont pas toujours bien préparées
C’est bien le problème, surtout les plus petites sachant que les attaques sont très diverses et selon les experts, de plus en plus compliquées à détecter. Il y a les courriels classiques envoyés pour tenter de récupérer des données mais aussi les tentatives d’usurpation d’identités, via de faux fournisseurs, de faux clients, de faux présidents même ou encore des demandes des rançons, avec menaces de blocages des serveurs à la clef.
Et il faut bien voir que le télétravail a ouvert des brèches : avec le confinement, il s’est souvent mis en place à la va-vite, sans préparation, les salariés ont parfois utilisé leurs équipements personnels, sans sécurité. On a multiplié les réunions virtuelles. Ce sont autant de portes ouvertes aux cybercriminels.
La vigilance s'imposera avec le maintien du télétravail
D'après le ministère du Travail, il pourrait y avoir près de huit millions de salariés du secteur privé, susceptibles d’être en télétravail. Ça veut dire autant d'entrées possibles dans les systèmes informatiques qu'il faudra sécuriser, si cette pratique se généralise.
En attendant, le déconfinement présente un risque très élevé de piratage. Avant le retour au bureau, il faut bien vérifier tous les PC, smartphones, tablettes et autres disques amovibles ou clés USB utilisés, faire un sas de décontamination avant de les raccorder au terminal central de l’entreprise, Sans quoi il y a le risque d’une infection à grande échelle non pas du Covid mais d’un virus informatique.
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