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Le décryptage éco. Air France, le retour des bonnes nouvelles ?

Le groupe aéronautique franco-néerlandais Air France-KLM  sort du rouge pour la deuxième année consécutive. Un résultat positif alors qu'il est toujours dans la négociation de sa restructuration.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Avions de la compagnie Air France à Roissy (JOEL SAGET / AFP)

C'est une bonne nouvelle pour le groupe franco-néerlandais Air France-KLM. Il sort du rouge pour la deuxième année consécutive et affiche un bénéfice net, en 2016 en forte hausse mais comme beaucoup de compagnies nationales le groupe a subi bon nombre de turbulences ces derniers temps et il est toujours dans la négociation et la restructuration.

C’est la vente de Servair, la restauration de bord, qui explique le bénéfice 2016, en augmentation de 798 millions d’euros, c’est-à-dire sept fois plus que l’an dernier. Le nouveau PDG, Jean-Marc Janaillac arrivé l’été dernier pour tourner la page de la crise de confiance, peut être satisfait mais beaucoup reste à faire. Le plan d’économies pour 2017- 2020, "Trust Together", c’est-à-dire faisons-nous confiance, qui prévoit la création d’une filiale à coût réduit Boost pour les moyens et longs courriers, n’est pas encore en place même si les premiers vols chez Boost sont prévus à l’automne depuis Roissy. Les pilotes du SNPL ont jusqu’à lundi prochain pour se prononcer sur ce projet et éventuellement signer un accord  à la fin du mois. En tout cas, la tension et l’épisode de la chemise déchirée semblent maintenant loin derrière.

Le retour des passagers asiatiques

Rien qu’en janvier, le nombre de passagers transportés a augmenté de 7,5 % grâce au retour des Asiatiques mais toujours pas d’Américains ou presque même si la crainte des attentats pèse moins qu’avant sur la destination France. Ce retour des passagers a été constaté dès novembre. C’est surtout la filiale low cost Transavia qui tire les chiffres vers le haut, ainsi que les nouvelles lignes ouvertes par KLM. Sur un an, le nombre de passagers a augmenté de 4 %. C’est une bonne nouvelle pour un groupe qui prévoit de transporter 100 millions de personnes par an en 2020, soit sept millions de plus qu’aujourd’hui et veut atteindre un chiffre d’affaire de 28 milliards, deux de plus qu’en 2015. Le plan d’économie c’est aussi moins d’avions en leasing et un accord d’entreprise toujours en discussion pour augmenter la compétitivité. Dans le groupe franco-néerlandais, 35 % des lignes sont à ce jour peu rentables et 10 % pas rentables du tout.

Négociation encore et toujours

Accord collectif, accord sur cette filiale Boost, ces négociations devraient se terminer ce mois-ci. Sans l’accord du Syndicat des pilotes, pas d’avancées possible mais rien n’est joué car la création de Boost est loin d’enthousiasmer les 3 700 pilotes même s’il n’est plus question de payer ceux de cette filiale  40 % moins chers, mais de mutualiser les efforts de tous. Le groupe renonce aussi à son offensive sur le marché du low cost en fermant à l’automne sa base Transavia à Munich.  D’une manière générale toutes les compagnies nationales sont chahutées depuis longtemps par les low cost au développement fulgurant. Alitalia, qui a failli couler, est toujours en pleine crise et cherche un nouveau plan stratégique. Les pilotes de la compagnie italienne seront en grève la semaine prochaine. Ils craignent évidemment un plan  d’économie et de licenciement, un tiers d’entre chercherait déjà du travail ailleurs.

En bref 

Le PDG de Ryanair, Michael O Leary’ fait même un peu de provocation. Il propose justement à Alitalia mais aussi à Air France, à Lufthansa de travailler avec lui sur les moyens courriers pour court-circuiter les syndicats. C’est d’ailleurs ce qu’il va faire avec la compagnie Norwegian et il serait déjà en discussion avec la Lufthansa. O’ Leary estime que les syndicats empêchent toute réforme qui permettrait à ces compagnies de retrouver de la compétitivité. Pas forcément faux quand on voit que la Lufthansa vient de faire un gros chèque sur l’avenir en acceptant d’augmenter ses 5 400 pilotes de 8,7 % sur deux ans, pour un total de 30 millions, accord tout juste intervenu mercredi 15 février. Qu’on se rassure rien de tel ne pourrait arriver chez Ryanair, qui est placé sous contrôle judiciaire par la justice en France pour n’avoir pas respecté le droit social.

 


Air France, le retour des bonnes nouvelles ? par franceinfo

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