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Le CAC 40 profite du rachat des actions par les entreprises

Le premier décompte des bénéfices réalisés par les entreprises du CAC 40 l’année dernière est excellent. Si tous les résultats ne sont pas encore publiés, le total des profits dépasse déjà celui de 2021.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Représentation du CAC 40. (ERIC PIERMONT / AFP)

Il y a de quoi alimenter la polémique sur les superprofits dégagés malgré la crise. Selon un décompte réalisé par l’Agence France Presse – qui n’est que provisoire puisque toutes les entreprises n’ont pas encore publié leurs résultats pour 2022 –, les bénéfices annuels cumulés s’élèvent déjà à 140 milliards d’euros contre 128 milliards sur la même période de 2021. Parmi les groupes qui ne sont pas pris en compte, on retrouve des noms comme Pernod-Ricard ou Alstom dont les exercices comptables sont décalés, car ils ne correspondent pas aux années civiles.

>> Superprofits : les grands groupes paient-ils assez d'impôts ?

Sans avoir l’ensemble des résultats de 2022, l’indice phare de la Bourse de Paris enfonce déjà les plafonds. D’abord, il y a les secteurs porteurs. Deux branches se sont particulièrement bien tenues : l’énergie et le luxe. L’énergie avec la guerre en Ukraine qui a démultiplié l’activité pétrole et gaz. On voit les résultats de TotalEnergies (19 milliards d’euros) ainsi que le luxe : LVMH, Hermès, L’Oréal, Kering (ex-PPR Pinault Printemps Redoute). 4,5 milliards d’euros de bénéfices cumulés sur un an, soit 80% de plus par rapport à 2019, avant la pandémie. Les hausses des coûts de production ont été répercutées sur les prix de ventes aux clients et les résultats ont gonflé en conséquence.

Un autre phénomène a joué : le rachat par les entreprises de leurs propres actions. Pour l’entreprise, le principe consiste à racheter sur le marché ses propres titres cotés en bourse. L’opération à deux avantages : elle permet de redistribuer directement des dividendes aux actionnaires, mais, surtout, elle permet de réduire le nombre d’actions en circulation sur le marché et donc d’augmenter leur rendement. Plus de bénéfices par action qui profite aux mêmes actionnaires.

Beaucoup d’entreprises ont recours à ce système

De plus en plus de groupes recourent à ce procédé. Selon une étude réalisée par BNP-Paribas, l’année dernière, les rachats d’actions ont quasiment doublé par rapport à 2021 : 160 milliards d’euros dans onze pays européens. Dernier exemple en date, le constructeur automobile Stellantis (ex-PSA Peugeot-Citröen) a approuvé la semaine dernière un vaste plan de rachat d’actions qui s’élève à un milliard et demi d’euros cette année, bien loin cependant des 85 milliards d’actions rachetés par l'Américain Apple pour redistribuer à ses actionnaires.

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